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Uber, Zora et Jobs de merde : Le sens du travail en débat

La robo­ti­sa­tion, les nouvelles formes d’éco­no­mie dite « colla­bo­ra­tive », le stress profes­sion­nel, l’aug­men­ta­tion du burn-out, le chômage, sont d’autres signes d’un contexte de fragi­li­sa­tion de l’em­ploi et des condi­tions de travail. Pour­tant, para­doxa­le­ment, il demeure une valeur centrale dans notre société. Quel regard porter sur l’en­semble de ces boule­ver­se­ments ? Faut-il les refu­ser en bloc ? À quelles condi­tions le travail peut-il rede­ve­nir un hori­zon posi­tif pour l’en­semble de la société ? Ces ques­tions ont été mises en débat lors de la jour­née d’étude des Equipes Popu­laires le 11 mars dernier. Les deux prochains numé­ros de Contrastes seront consa­crés à ce sujet. Mais d’ores et déjà, un avant-goût en images…

Laurence Blésin : Le travail, une valeur sûre

Les Equipes Populaires_journée détude sens du travail

Laurence Blésin, direc­trice de la FEC (Forma­tion Educa­tion Culture)

En mati­née, Laurence Blésin, direc­trice de la FEC, a jeté un regard trans­ver­sal sur les évolu­tions quali­ta­tives et quan­ti­ta­tives du marché du travail. Par exemple, le déve­lop­pe­ment de l’éco­no­mie colla­bo­ra­tive de type Uber modi­fie profon­dé­ment le rapport à l’em­ploi et le statut des travailleurs. Ou encore, l’ex­plo­sion du nombre de burn-out inter­roge le type de mana­ge­ment des entre­prises et le non-sens de « se tuer au travail » alors que le chômage struc­tu­rel perdure. Pour­tant, les enquêtes d’opi­nion montrent que le travail reste une valeur centrale pour la majo­rité des gens. Laurence Blésin a précisé en quoi le travail reste, malgré ces boule­ver­se­ments, struc­tu­rant tant pour les indi­vi­dus que pour la société.

Ateliers riches en expres­sion et en décou­vertes

Les Equipes Populaires -Journée d'étude Sens du travail

L’après-midi, les 80 parti­ci­pants se sont répar­tis en ateliers pour appor­ter leur expé­rience, appro­fon­dir leurs connais­sances et enri­chir le débat sur les diffé­rentes facettes de l’évo­lu­tion du travail : la robo­ti­sa­tion et la numé­ri­sa­tion, l’éco­no­mie dite « colla­bo­ra­tive », le stress et le mal-être au travail, l’ab­sur­dité de l’ac­ti­va­tion des deman­deurs d’em­ploi. Avec une grille de lecture commune : En quoi ces évolu­tions remettent en ques­tion les 4 « vertus » assi­gnées au travail ?

J’ai mal à ma centra­lité, Docteur !

Les Equipes Populaires -Journée d'étude Sens du travail

Comme à notre habi­tude aux EP, le résul­tat des travaux en ateliers s’est fait sous une forme humo­ris­tique. Le méde­cin- conseil du minis­tère de l’Em­ploi a inter­rogé ses patients pour connaître le « bilan de santé des fonc­tions vitales du travail ». Le coeur repré­sen­tait l’uti­lité sociale du travail, les poumons la protec­tion sociale et les droits liés à l’em­ploi, le système diges­tif les reve­nus qu’il procure, et le cerveau symbo­li­sait le rôle du travail comme « matière grise » qui struc­ture la société. Les conclu­sions des ateliers ont montré que l’état de santé du malade n’était pas très réjouis­sant, mais que nous ne sommes pas en manque de reven­di­ca­tions pour redon­ner un sens person­nel et collec­tif au travail. La première d’entre elles est de relan­cer la reven­di­ca­tion de la réduc­tion collec­tive du temps de travail, objec­tif large­ment défendu par les syndi­cats, les partis et asso­cia­tions progres­sistes.

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