Rapport d’activités

Un an d’ac­tion pour plus d’éga­lité (2015)

Les Equipes Populaires -Rapport d'activité 2015

Bien­ve­nue chez vous et dans la vraie vie ! Car c’est dans la vraie vie que l’édu­ca­tion perma­nente prend sa source. Les hommes et les femmes qui se réunissent en groupes pour réflé­chir et agir, aux Equipes Popu­laires, apportent leurs savoirs et savoir-faire du quoti­dien pour trans­for­mer le monde.

Et leur vie n’a pas grand-chose à voir avec les fantasmes du néoli­bé­ra­lisme (« chacun doit être entre­pre­neur de soi ») ni avec les illu­sions que véhi­cule la pub. Vous savez bien : ces images célé­brant de jeunes-beaux-riches vivant dans un villa 4 façades au jardin invrai­sem­bla­ble­ment grand et épar­gné par les taupes, condui­sant une scin­tillante voiture neuve sur les routes du sud et festifs comme s’ils étaient chaque jour en vacan­ces… et comme s’il n’y avait qu’eux au monde.

La vie réelle, le loge­ment réel, l’em­ploi réel, la famille réelle, le budget réel du ménage, c’est… tout autre chose !

C’est beau­coup plus diver­si­fié. C’est beau­coup plus compliqué, souvent. Et ça ne peut pas se faire en se compor­tant comme s’il n’y avait que nous, que soi et ses proches. Et certai­ne­ment pas comme si tout le monde était mis sur pied d’éga­lité !

La vie nous l’ap­prend : nos exis­tences, nos socié­tés ne s’ac­com­plissent pas sans les autres. Elles s’épa­nouissent et se confrontent à la fois dans des méca­nismes de soli­da­rité et dans des rapports de force. Sans soli­da­rité, pas de société mais une jungle d’in­di­vi­dus où règne la loi du petit groupe de plus forts excluant l‘im­men­sité de ceux jugés faibles.

Mais pour faire progres­ser la soli­da­rité et la justice sociale, il faut construire des rapports de force collec­tifs, plutôt que person­nels.

Entre citoyens et repré­sen­tants poli­tiques, entre travailleurs et diri­geants d’en­tre­prises ; entre loca­taires et bailleurs, entre consom­ma­teurs et produc­teurs… Il faut aussi savoir tisser des alliances autour de reven­di­ca­tions, d’in­té­rêts communs.

C’est le sens des actions que vous décou­vri­rez ou redé­cou­vri­rez dans ces pages et qui naissent de la vie réelle. Qu’il s’agisse de mener une grève des loyers ou de prendre part à l’ac­cueil des réfu­giés ; de déco­der les préju­gés ou d’agir contre les discri­mi­na­tions de tout poil ; d’ana­ly­ser le fonc­tion­ne­ment du capi­ta­lisme ou de s’unir contre le TTIP ; de dénon­cer les mots menteurs du pouvoir ou de mani­fes­ter avec les syndi­cats ; d’in­vi­ter à débattre dans des ciné-clubs ou de tester des alter­na­tives dans des « ateliers conso » ; de sensi­bi­li­ser le public à l’injus­tice fiscale ou de résis­ter aux sirènes du marke­ting et du crédit faci­le…

L’édu­ca­tion perma­nente, dans les groupes où l’on croise nos réali­tés de vie, c’est le chemin qui nous amène à comprendre ce qui condi­tionne nos exis­tences, pour imagi­ner ensuite comment s’en éman­ci­per. Et alors on regagne une puis­sance d’agir.

Bonne lecture et belles décou­vertes !