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VOTONS POUR LA JUSTICE FISCALE !

RJF logo- Equipes PopulairesPour les réseaux FAN/RJF, un prin­­­­­­­­­cipe primor­­­­­­­­­dial pour la justice fiscale est d’ar­­­­­­­­­rê­­­­­­­­­ter la course vers le « taux zéro », tant pour les reve­­­­­­­­­nus les plus élevés que pour l’im­­­­­­­­­pôt des socié­­­­­­­­­tés. En effet, cette légis­­­­­­­­­la­­­­­­­­­ture a fait une série de cadeaux aux déten­­­­­­­­­teurs de capi­­­­­­­­­taux et aux entre­­­­­­­­­prises : dimi­­­­­­­­­nu­­­­­­­­­tions de coti­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tions sociales et de l’im­­­­­­­­­pôt des socié­­­­­­­­­tés, amnis­­­­­­­­­tie fiscale, absence de réelle volonté de lutter contre la fraude et l’éva­­­­­­­­­sion fisca­­­­­­­­­le… Les réseaux reven­­­­­­­­­diquent une véri­­­­­­­­­table réforme fiscale qui assu­­­­­­­­­rera un rééqui­­­­­­­­­li­­­­­­­­­brage de la fisca­­­­­­­­­lité en faisant contri­­­­­­­­­buer équi­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­ble­­­­­­­­­ment les reve­­­­­­­­­nus des entre­­­­­­­­­prises ou du capi­­­­­­­­­tal. Plus des deux tiers des recettes de l’Etat proviennent de l’im­­­­­­­­­pôt des personnes physiques et de la TVA. On peut donc en déduire que les taxes sur les reve­­­­­­­­­nus des entre­­­­­­­­­prises ou sur le capi­­­­­­­­­tal sont parti­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­liè­­­­­­­­­re­­­­­­­­­ment faibles.

L’im­­­­­­­­­pôt ne devrait pas être perçu comme une charge mais comme une contri­­­­­­­­­bu­­­­­­­­­tion, un effort finan­­­­­­­­­cier demandé à l’en­­­­­­­­­semble de la popu­­­­­­­­­la­­­­­­­­­tion mais aussi à un certain nombre d’ac­­­­­­­­­teurs écono­­­­­­­­­miques pour finan­­­­­­­­­cer les besoins indis­­­­­­­­­pen­­­­­­­­­sables à l’or­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion de la vie en société : écoles, hôpi­­­­­­­­­taux, infra­s­­­­­­­­truc­­­­­­­­­tures routières ou cultu­­­­­­­­­rel­­­­­­­­­les… L’im­­­­­­­­­pôt est ainsi indis­­­­­­­­­so­­­­­­­­­cia­­­­­­­­­ble­­­­­­­­­ment lié au déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pe­­­­­­­­­ment des socié­­­­­­­­­tés, « l’im­­­­­­­­­pôt est le prix de la civi­­­­­­­­­li­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion ».

Pour les réseaux FAN/RJF, la justice fiscale s’ap­­­­­­­­­puie sur la néces­­­­­­­­­sité d’as­­­­­­­­­su­­­­­­­­­rer le droit à la dignité de tous les citoyens tel que l’énonce l’ar­­­­­­­­­ticle 23 de la Cons­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­tion belge. Celui-ci énonce que : « Chacun a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine ».
Pour assu­­­­­­­­­rer cette dignité respec­­­­­­­­­tueuse de chacun, la justice fiscale devra s’ap­­­­­­­­­puyer sur un prin­­­­­­­­­cipe de progres­­­­­­­­­si­­­­­­­­­vité des contri­­­­­­­­­bu­­­­­­­­­tions, tenant compte de la capa­­­­­­­­­cité contri­­­­­­­­­bu­­­­­­­­­tive de chacun, donc de la hauteur de ses reve­­­­­­­­­nus, de la hauteur de son patri­­­­­­­­­moine.

Au niveau belge

En matière d’im­­­­­­­­­po­­­­­­­­­si­­­­­­­­­tion des personnes physiques, les réseaux RJF/FAN réclament une réforme fiscale ambi­­­­­­­­­tieuse qui a pour objec­­­­­­­­­tif de trai­­­­­­­­­ter les diffé­­­­­­­­­rents reve­­­­­­­­­nus de manière trans­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­rente  et globale et qui réta­­­­­­­­­blisse une plus grande progres­­­­­­­­­si­­­­­­­­­vité. Cette réforme fiscale devra permettre de faire contri­­­­­­­­­buer l’en­­­­­­­­­semble des reve­­­­­­­­­nus de manière juste afin que l’Etat puisse finan­­­­­­­­­cer les services rendus aux citoyens et un système de protec­­­­­­­­­tion sociale de qualité.

Les réseaux RJF/FAN demandent de globa­­­­­­­­­li­­­­­­­­­ser à nouveau les reve­­­­­­­­­nus (travail + immo­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­lier + capi­­­­­­­­­tal), de renfor­­­­­­­­­cer la progres­­­­­­­­­si­­­­­­­­­vité de l’im­­­­­­­­­pôt et d’ins­­­­­­­­­tau­­­­­­­­­rer une réelle trans­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­rence fiscale.

En matière d’im­­­­­­­­­po­­­­­­­­­si­­­­­­­­­tion des socié­­­­­­­­­tés (ISOC), les derniers gouver­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ments ont accordé de nombreux avan­­­­­­­­­tages fiscaux aux employeurs, parti­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­liè­­­­­­­­­re­­­­­­­­­ment aux grosses socié­­­­­­­­­tés. Avec le gouver­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment Michel – De Wever, ces cadeaux fiscaux ont atteint de nouveaux sommets : réforme de l’ISOC avec une dimi­­­­­­­­­nu­­­­­­­­­tion consi­­­­­­­­­dé­­­­­­­­­rable de l’im­­­­­­­­­pôt des socié­­­­­­­­­tés, octroi de nouvelles réduc­­­­­­­­­tions de coti­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tions patro­­­­­­­­­nales, avan­­­­­­­­­tages fiscaux, et autres subsides (de l’ordre de 13 milliards € en 2016). Les 1.000 plus grosses socié­­­­­­­­­tés réali­­­­­­­­­saient au total 56,4 milliards € de béné­­­­­­­­­fices et voyaient leurs impôts se réduire à 4,4 milliards €, ce qui repré­­­­­­­­­sente un taux d’im­­­­­­­­­po­­­­­­­­­si­­­­­­­­­tion de 7,9%.

Les réseaux RJF/FAN demandent notam­­­­­­­­­ment une contri­­­­­­­­­bu­­­­­­­­­tion à l’im­­­­­­­­­pôt des grosses socié­­­­­­­­­tés beau­­­­­­­­­coup plus équi­­­­­­­­­li­­­­­­­­­brée par rapport à celle des petites et moyennes entre­­­­­­­­­prises, par la réduc­­­­­­­­­tion dras­­­­­­­­­tique des possi­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­li­­­­­­­­­tés de déduc­­­­­­­­­tion comme les inté­­­­­­­­­rêts notion­­­­­­­­­nels, les reve­­­­­­­­­nus défi­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­ve­­­­­­­­­ment taxés ou l’exo­­­­­­­­­né­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tion de certaines plus-values, et l’in­­­­­­­­­tro­­­­­­­­­duc­­­­­­­­­tion d’un impôt sur les plus-values.

En matière d’im­­­­­­­­­po­­­­­­­­­si­­­­­­­­­tion sur la richesse, l’éva­­­­­­­­­lua­­­­­­­­­tion des patri­­­­­­­­­moines et des richesses réel­­­­­­­­­le­­­­­­­­­ment déte­­­­­­­­­nues par les ménages en Belgique, s’avère parti­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­liè­­­­­­­­­re­­­­­­­­­ment diffi­­­­­­­­­cile, vu l’exis­­­­­­­­­tence du secret bancaire fiscal et l’ab­­­­­­­­­sence d’une globa­­­­­­­­­li­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion des reve­­­­­­­­­nus. Sur base d’une enquête décla­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tive euro­­­­­­­­­péenne (HFCS – House­­­­­­­­­hold Finance and Consump­­­­­­­­­tion Survey), les bases de données de 2010 et 2014 révèlent que le top 10 des fortunes possèdent plus de 40% de la fortune totale en Belgique. Suivant une autre étude de l’Uni­­­­­­­­­ver­­­­­­­­­sité d’An­­­­­­­­­vers, le 1% des ménages les plus riches pour­­­­­­­­­rait déte­­­­­­­­­nir jusqu’à 18 à 20% des patri­­­­­­­­­moines, soit un cinquième du total. Les inéga­­­­­­­­­li­­­­­­­­­tés sont encore plus élevées quand on consi­­­­­­­­­dère les patri­­­­­­­­­moines consti­­­­­­­­­tués en avoirs finan­­­­­­­­­ciers.

Les réseaux RJF/FAN demandent un registre précis et exhaus­­­­­­­­­tif des patri­­­­­­­­­moines des citoyens et un impôt progres­­­­­­­­­sif sur les patri­­­­­­­­­moines supé­­­­­­­­­rieurs à un million d’eu­­­­­­­­­ros (habi­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­tion person­­­­­­­­­nelle non comprise).

En matière de percep­­­­­­­­­tion de l’im­­­­­­­­­pôt, il faut une admi­­­­­­­­­nis­­­­­­­­­tra­­­­­­­­­tion fiscale perfor­­­­­­­­­mante. La Cons­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­tion belge énonce le prin­­­­­­­­­cipe que tous les Belges doivent être égaux devant l’im­­­­­­­­­pôt. Force est de consta­­­­­­­­­ter que cela n’est malheu­­­­­­­­­reu­­­­­­­­­se­­­­­­­­­ment pas la réalité. En effet, de trop nombreux contri­­­­­­­­­buables (fortu­­­­­­­­­nés) éludent l’im­­­­­­­­­pôt, notam­­­­­­­­­ment suite aux manque­­­­­­­­­ments dans l’or­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion et les moyens finan­­­­­­­­­ciers et humains de l’ad­­­­­­­­­mi­­­­­­­­­nis­­­­­­­­­tra­­­­­­­­­tion. On estime à plus de 900 millions la perte annuelle pour le Trésor occa­­­­­­­­­sion­­­­­­­­­née par la dimi­­­­­­­­­nu­­­­­­­­­tion du nombre de contrôles.

Les réseaux RJF/FAN demandent le recru­­­­­­­­­te­­­­­­­­­ment d’ins­­­­­­­­­pec­­­­­­­­­teurs supplé­­­­­­­­­men­­­­­­­­­taires pour renfor­­­­­­­­­cer les contrôles fiscaux (chaque inspec­­­­­­­­­teur supplé­­­­­­­­­men­­­­­­­­­taire rapporte au Trésor plusieurs fois son salaire). Et dans la lutte contre l’éva­­­­­­­­­sion fiscale tant au niveau natio­­­­­­­­­nal qu’in­­­­­­­­­ter­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­nal, il faudrait lever le secret bancaire fiscal, intro­­­­­­­­­duire l’échange auto­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­tique de toutes les infor­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­tions finan­­­­­­­­­cières entre banques et admi­­­­­­­­­nis­­­­­­­­­tra­­­­­­­­­tions fiscales, et impo­­­­­­­­­ser des sanc­­­­­­­­­tions plus sévères à tous les respon­­­­­­­­­sables, parties prenantes et inter­­­­­­­­­­­­­­­­­mé­­­­­­­­­diaires impliqués dans les fraudes et évasions fiscales (banques, cabi­­­­­­­­­nets d’avo­­­­­­­­­cats fisca­­­­­­­­­lis­­­­­­­­­tes…)

Au niveau inter­­­­­­­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­nal

L’Union euro­­­­­­­­­péenne a progres­­­­­­­­­si­­­­­­­­­ve­­­­­­­­­ment mis en place un vaste marché unique des capi­­­­­­­­­taux, des marchan­­­­­­­­­dises et des services, complété par une union moné­­­­­­­­­taire plus restreinte. Pour­­­­­­­­­tant la fisca­­­­­­­­­lité y est quasi­­­­­­­­­ment tota­­­­­­­­­le­­­­­­­­­ment déré­­­­­­­­­gu­­­­­­­­­lée, car l’UE est presque inca­­­­­­­­­pable de légi­­­­­­­­­fé­­­­­­­­­rer en la matière, à cause de la règle de l’una­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­mité qui permet à un seul Etat membre de bloquer toute forme de progrès. Les acteurs de l’in­­­­­­­­­dus­­­­­­­­­trie de l’op­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­mi­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion fiscale (notam­­­­­­­ ment les cabi­­­­­­­­­nets d’au­­­­­­­­­dit) ont un rôle exces­­­­­­­­­sif et peu trans­­­­­­­­­pa­rent dans l’éla­­­­­­­­­bo­­­­­­­ ra­­­­­­­­­tion des poli­­­­­­­­­tiques fiscales publiques. En effet, les multi­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­nales mettent en oeuvre des circuits complexes et secrets de dépla­­­­­­­­­ce­­­­­­­­­ment de leurs profits vers des para­­­­­­­­­dis fiscaux afin d’y béné­­­­­­­­­fi­­­­­­­­­cier d’une exemp­­­­­­­­­tion fiscale quasi­­­­­­­­­ment inté­­­­­­­­­grale. Il faut donc une véri­­­­­­­­­table trans­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­rence de la fisca­­­­­­­­­lité des  entre­­­­­­­­­prises.

Les réseaux RJF/FAN demandent notam­­­­­­­­­ment de créer une Orga­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion inter­­­­­­­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­nale de la fisca­­­­­­­­­lité, sous l’égide des Nations Unies, de modi­­­­­­­­­fier la règle de l’una­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­mité et de lancer des procé­­­­­­­­­dures de « coopé­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tion renfor­­­­­­­­­cée » en matière fiscale, d’em­­­­­­­­­pê­­­­­­­­­cher que les « lobbyistes » de l’op­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­mi­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion fiscale puissent influen­­­­­­­­­cer de façon indue et peu trans­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­rente l’éla­­­­­­­­­bo­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tion de la poli­­­­­­­­­tique fiscale, de rendre obli­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­toire dans l’Union euro­­­­­­­­­péenne un système par lequel les entre­­­­­­­­­prises multi­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­nales devaient décla­­­­­­­­­rer pour chacune de leurs filiales certains chiffres signi­­­­­­­­­fi­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­tifs (notam­­­­­­­­­ment profits, impôts réel­­­­­­­­­le­­­­­ ment payés, nombre de travailleurs employés), de mettre fin à la course vers le bas en matière de fisca­­­­­­­­­lité des béné­­­­­­­­­fices des entre­­­­­­­­­prises, en prévoyant un taux plan­­­­­­­­­cher mini­­­­­­­­­mum de 25%, de créer une Taxe sur les tran­­­­­­­­­sac­­­­­­­­­tions finan­­­­­ cières (TTF), de fisca­­­­­­­­­li­­­­­­­­­ser enfin l’éco­­­­­­­­­no­­­­­­­­­mie digi­­­­­­­­­tale et les GAFA et de mettre la fisca­­­­­­­­­lité au service du déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pe­­­­­­­­­ment durable, en mettant fin à tous les subsides à la produc­­­­­­­­­tion et distri­­­­­­­­­bu­­­­­­­­­tion des éner­­­­­­­­­gies fossiles. Des taxes inter­­­­­­­­­­­­­ na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­nales sur le carbu­­­­­­­­­rant du trans­­­­­­­­­port inter­­­­­­­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­nal aérien et mari­­­­­­­­­time doivent être mises en place.


Le RJF et le FAN rassemblent les syndi­­­­­­­­­cats et une tren­­­­­­­­­taine de mouve­­­­­­­­­ments et d’ONG de Flandre, de Wallo­­­­­­­­­nie et de Bruxelles.

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