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Un mouve­ment citoyen pour une Pales­tine libre

Cela fait plus que 40 ans que l’As­so­cia­tion belgo-pales­ti­nienne (ABP) parcourt la Belgique pour sensi­bi­li­ser et infor­mer les citoyens belges sur les condi­tions de (sur) vie du peuple pales­ti­nien sous occu­pa­tion israé­lienne. Elle soutient ses initia­tives de résis­tance et plus large­ment, son combat est aussi celui du respect du droit inter­na­tio­nal bafoué quoti­dien­ne­ment.

Voici 40 ans que nous sillon­nons villes et villages, salles de confé­rence, classes de forma­tion, places publiques et festi­vals de musique à la recherche de débats et d’échanges qui susci­te­ront peut-être de nouvelles adhé­sions. Nous sommes convain­cus qu’à défaut de déci­sions poli­tiques euro­péennes et natio­nales coura­geuses, les citoyens peuvent exer­cer une véri­table pres­sion sur nos diri­geants, mais aussi direc­te­ment sur l’État israé­lien.

En Belgique, l’ABP n’est pas l’unique asso­cia­tion qui porte et défend les droits du peuple pales­ti­nien : en effet, la force du mouve­ment de soli­da­rité pour la Pales­tine est due à la diver­sité des dyna­miques et des initia­tives qui, ensemble, touchent aujourd’­hui ainsi un large public.

D’Os­tende à Arlon, vous pouvez, comme mili­tant, péda­ler pour Via Vélo Pales­tina, courir les 20 kilo­mètres de Bruxelles pour la « running for Pales­tine », danser en festi­val avec un drapeau pales­ti­nien à la main, boycot­ter les produits israé­liens dans les maga­sins, mani­fes­ter devant l’am­bas­sade d’Is­raël, débattre le jeudi au café Pales­tine, partir en Pales­tine avec votre syndi­cat, danser la Dabké avec une troupe pales­ti­nienne, jongler avec les amis du cirque pales­ti­nien, chan­ter dans une chorale pour la Pales­ti­ne… Bref, après avoir pris conscience de l’ur­gence qu’il y a à se mobi­li­ser, c’est à vous de choi­sir comment !

Aujourd’­hui décloi­son­née, la cause pales­ti­nienne est deve­nue le symbole pour beau­coup d’une lutte globale contre les régimes colo­niaux et les discri­mi­na­tions que subissent d’in­nom­brables popu­la­tions à travers le monde. Ce combat jouit doré­na­vant d’une soli­da­rité plurielle qui fait progres­ser la prise de conscience en faveur de la lutte contre l’oc­cu­pa­tion.

Cepen­dant, on observe, ces dernières années chez nous, une radi­ca­li­sa­tion et une violence dans la réponse israé­lienne à ces dyna­miques posi­tives : inter­dic­tion de la campagne BDS (voir ci-dessous), ferme­ture de comptes en banque d’as­so­cia­tions mili­tant pour la Pales­tine, inter­dic­tion de séjour pour les acti­vistes en Israël, etc.

Or, toute cette éner­gie (et cet argent) dépen­sés à lutter contre une masse de citoyens, qui ne porte ni plus ni moins que l’idée d’éga­lité, est à nos yeux une éner­gie qui ne sera jamais dépen­sée dans la méca­nique de l’oc­cu­pa­tion israé­lienne. De notre côté, nous conti­nue­rons à inven­ter de nouvelles formes de mili­tance, à toucher de nouveaux publics et à diffu­ser une infor­ma­tion juste et complète.

L’As­so­cia­tion belgo-pales­ti­nienne, mili­tants opti­mistes comba­tifs (MOC) !

L’As­so­cia­tion belgo-pales­ti­nienne fonde son action sur l’idée que sa cause est avant tout celle des Pales­ti­niens, mais aussi celle de tout citoyen prêt à défendre un idéal de société égali­taire, où chaque peuple a le droit à son auto­dé­ter­mi­na­tion. Nous reven­diquons le plura­lisme poli­tique et/ou confes­sion­nel ; notre enga­ge­ment puise sa source dans les luttes anti­ra­cistes et anti­co­lo­niales, mais aussi dans les valeurs reprises par la Décla­ra­tion univer­selle des droits de l’Homme, qui célèbre ses 70 ans cette année.

Plus large­ment, ce combat est aussi celui du respect du droit inter­na­tio­nal, qui nous donne la légi­ti­mité juri­dique pour dénon­cer l’oc­cu­pa­tion et les crimes de guerre perpé­trés par Israël.

Par ailleurs, notre ambi­tion est de soute­nir tout autant la légi­time résis­tance pales­ti­nienne face à des décen­nies d’op­pres­sions israé­liennes que de mettre à l’hon­neur et faire vivre l’his­toire et la culture pales­ti­niennes.

Notre enga­ge­ment à l’ABP, nous le voulons réso­lu­ment opti­miste. Loin de croire naïve­ment qu’Is­raël se pliera demain au droit inter­na­tio­nal, ou au moins que nos diri­geants y veille­ront, nous sommes convain­cus que nous n’avons pas le droit au pessi­misme face à ce que subit le peuple pales­ti­nien et que nous devons mettre à profit l’op­por­tu­nité de mili­ter dont nous dispo­sons libre­ment ici en Belgique. Les personnes qui ont eu la chance de partir à la rencontre du peuple pales­ti­nien occupé le savent ; « Nous n’avons pas le luxe du déses­poir » répètent-ils durant les rencontres avec des mili­tants.

Utili­ser l’hu­mour face au fiel israé­lien, promou­voir des artistes pales­ti­niens, orga­ni­ser un faux défilé pour dénon­cer une marque israé­lienne, voici quelques exemples de ces nouvelles façons de mili­ter que des dizaines de membres de l’ABP mettent en avant dans leur régio­nale.

Comment mili­ter pour la Pales­tine ?

Écri­vains pension­nés, jeunes et moins jeunes passion­nés, mili­tant-e-s de la première heure et/ou chevronné-e-s… chacun peut trou­ver chaus­sure à son pied.

  • Partir en Pales­tine
    Comme les membres des Équipes Popu­laires partis récem­ment en Pales­tine le confir­me­ront, aller en Pales­tine est certai­ne­ment une expé­rience enri­chis­sante. Quelle meilleure façon de mili­ter pour la Pales­tine que de trans­mettre des témoi­gnages récol­tés durant quelques jours lors de rencontres avec la société civile pales­ti­nienne ?
  • Parti­ci­per aux campagnes de sensi­bi­li­sa­tion
    En 2017, c’est la campagne « Stop-occu­pa­tion » qui a permis de sensi­bi­li­ser un large public. Pour rappe­ler la cinquan­tième année d’oc­cu­pa­tion mili­taire des terri­toires pales­ti­niens, nous sommes partis à la rencontre de centaines, voire de milliers de citoyens en Belgique à l’aide d’une cara­vane « Pales­tine ». Festi­val esti­val, confé­rence, expo­si­tion, forma­tion, outils web, la campagne, réali­sée en parte­na­riat avec de nombreuses asso­cia­tions dont le MOC, avait pour but de « faire vivre » l’oc­cu­pa­tion à un maxi­mum de parti­ci­pants. En 2018, nous commé­mo­rons les 70 ans de la Nakba, la catas­trophe en arabe, ce jour de 1948 où des centaines de milliers de Pales­ti­niens furent chas­sés de leurs villages, lais­sant place à l’État d’Is­raël qui, depuis, se livre à un nettoyage ethnique du peuple pales­ti­nien selon l’his­to­rien israé­lien Ilan Pappé. La cara­vane Pales­tine conti­nuera sa tour­née à travers la Belgique, de nouvelles confé­rences et expo­si­tions seront orga­ni­sées. Le premier grand rendez-vous de cette campagne aura lieu le 13 mai ! (Voir enca­dré)
  • Parti­ci­per à la campagne BDS (Boycott, désin­ves­tis­se­ment,
    sanc­tions)
    Elle fait beau­coup parler d’elle, mais fina­le­ment, personne ne sait plus ce qu’est le mouve­ment BDS. Cette campagne est deve­nue la nouvelle cible du mouve­ment sioniste euro­péen cris­tal­li­sant tous les amal­games habi­tuels visant à confondre lutte contre la poli­tique d’Apar­theid des gouver­ne­ments israé­liens succes­sifs et anti­sé­mi­tisme. Pour­tant, la campagne BDS ne demande qu’une chose : l’ap­pli­ca­tion du droit inter­na­tio­nal en octroyant au citoyen des droits égaux, en mettant fin à l’oc­cu­pa­tion et en deman­dant de recon­naître le droit au retour des réfu­giés pales­ti­niens. Cette campagne démar­rée en 2005 connaît un succès incroyable à travers le monde : étudiants, syndi­cats, Églises, person­na­li­tés rejoignent tour à tour l’ap­pel lancé par les Pales­ti­niens deman­dant aux citoyens du monde de ne plus consom­mer de produits israé­liens tant qu’Is­raël ne respecte pas le droit inter­na­tio­nal. En Belgique, la campagne BDS est notam­ment portée par l’ABP autour de nombreuses campagnes de Boycott : Sodas­tream, pommes de terre, oranges, fleurs, médi­ca­ments TEVA, herbes aroma­tiques, etc.
  • Inter­pel­la­tions poli­tiques
    L’un des objec­tifs de notre sensi­bi­li­sa­tion, c’est de porter avec les citoyens des reven­di­ca­tions vers le poli­tique pour rappe­ler les droits du peuple pales­ti­nien : rencon­trer des élus, inter­pel­ler un conseil commu­nal, parti­ci­per à des rencontres de dépu­tés euro­péens, etc.

Grégory Mauzé, ABP

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