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– JOC – Les jeunes ont 100 ans

En avril, la JOC fêtait ses 100 ans ! Pour l’oc­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­sion, de nombreuses acti­­­­­­­­­­­vi­­­­­­­­­­­tés étaient prévues. Nous étions évidem­­­­­­­­­­­ment présents pour le lance­­­­­­­­­­­ment des festi­­­­­­­­­­­vi­­­­­­­­­­­tés. Nombreux sont nos collègues de terrain qui travaillent avec les régio­­­­­­­­­­­nales de la JOC sur des enjeux comme la lutte contre le racisme, la préca­­­­­­­­­­­rité, le loge­­­­­­­­­­­ment en parti­­­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­­­lier, les droits LGBTQIA+… Les Équipes Popu­­­­­­­­­­­laires ont non seule­­­­­­­­­­­ment une histoire et une origine commune avec la Jeunesse orga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­sée et comba­­­­­­­­­­­tive, mais elles entre­­­­­­­­­­­tiennent aussi de longue date un lien parti­­­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­­­lier avec l’or­­­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tion, pas mal de nos mili­­­­­­­­­­­tants étant d’an­­­­­­­­­­­ciens « jocistes ».

Parmi eux, notre ancien président de 1998 à 2011, Michele Di Nanno, toujours très actif comme béné­­­­­­­­­­­vole aux EP du Hainaut Centre, a débuté son enga­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­ment à la JOC de Baudour à l’âge de 14 ans. Il a tenu à témoi­­­­­­­­­­­gner sur ce que repré­­­­­­­­­­­sente pour lui ce qu’on appe­­­­­­­­­­­lait à son époque les « Jeunesses ouvrières chré­­­­­­­­­­­tiennes », esquis­­­­­­­­­­­sant au passage un bout d’his­­­­­­­­­­­toire poli­­­­­­­­­­­tique de notre pays. Il est tour­­­­­­­­­­­neur-frai­­­­­­­­­­­seur quand il intègre l’as­­­­­­­­­­­so­­­­­­­­­­­cia­­­­­­­­­­­tion en 1972 et, très vite, il s’in­­­­­­­­­­­ves­­­­­­­­­­­tit au point de quit­­­­­­­­­­­ter son travail pour deve­­­­­­­­­­­nir perma­nent JOC Mons-Bori­­­­­­­­­­­nage en 1975. Parmi les moments marquants, il évoque la créa­­­­­­­­­­­tion d’une affiche pour le 1er mai 1973 qui a fait beau­­­­­­­­­­­coup parler d’elle, asso­­­­­­­­­­­ciant un commu­­­­­­­­­­­niste et Jésus, et provoquant des tensions internes et avec le MOC, la grève de la faim de 1974 pour obte­­­­­­­­­­­nir la régu­­­­­­­­­­­la­­­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tion des migrants ou encore l’oc­­­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­­­tion d’usines en 1975 : « À cette époque de crise pétro­­­­­­­­­­­lière, beau­­­­­­­­­­­coup d’usines délo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­saient, on allait accom­­­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­­­gner la grève en empê­­­­­­­­­­­chant les camions de sortir des dépôts, on avait dépavé la rue pour y parve­­­­­­­­­­­nir, il y a eu des arres­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­tions… (…) C’était une époque tumul­­­­­­­­­­­tueuse, avec notam­­­­­­­­­­­ment la dicta­­­­­­­­­­­ture de Franco en Espagne. Il y avait diffé­­­­­­­­­­­rentes tendances au sein des mili­­­­­­­­­­­tants de gauche, les trots­­­­­­­­­­­kistes et les maoïstes, on mani­­­­­­­­­­­fes­­­­­­­­­­­tait ensemble, sans comprendre exac­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ment ce que ça signi­­­­­­­­­­­fiait à ce moment-là ».

En 1977, il assiste à une scis­­­­­­­­­­­sion en interne sur le lien avec l’Église et la place des adultes dans le mouve­­­­­­­­­­­ment. Il est demandé aux aumô­­­­­­­­­­­niers de s’écar­­­­­­­­­­­ter ou d’ac­­­­­­­­­­­cep­­­­­­­­­­­ter d’être dési­­­­­­­­­­­gnés par la base et non plus par le clergé. « On voulait chan­­­­­­­­­­­ger les struc­­­­­­­­­­­tures de la société et pas que les indi­­­­­­­­­­­vi­­­­­­­­­­­dus ! ».

Expo­­­­­­­­­si­­­­­­­­­tion pour le cente­­­­­­­­­naire de la JOC

En 1980, Michele devient président natio­­­­­­­­­­­nal de la JOC, il a 30 ans et exer­­­­­­­­­­­cera ce poste pendant deux ans. Le plus gros problème auquel il s’at­­­­­­­­­­­tèle : le chômage des jeunes, véri­­­­­­­­­­­table fléau de cette époque. D’ailleurs, en 1981 est orga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­sée la première Marche natio­­­­­­­­­­­nale des jeunes pour l’em­­­­­­­­­­­ploi dans un contexte où la gauche reprend du terrain notam­­­­­­­­­­­ment en France avec l’élec­­­­­­­­­­­tion de Mitter­­­­­­­­­­­rand. Les jocistes orchestrent une action coup de poing à Bruxelles en reti­­­­­­­­­­­rant le Manne­­­­­­­­­­­ken Pis et en appo­­­­­­­­­­­sant à la place un panneau indiquant : « Je suis parti poin­­­­­­­­­­­ter ».

Pour y arri­­­­­­­­­­­ver, ils ont esca­­­­­­­­­­­ladé de nuit la grille et équi­­­­­­­­­­­pés de burins et de scies sont parve­­­­­­­­­­­nus à leur objec­­­­­­­­­­­tif. Le bruit a attiré l’at­­­­­­­­­­­ten­­­­­­­­­­­tion, les sirènes de police n’ont pas tardé et ils ont été emme­­­­­­­­­­­nés au poste de police de la Grand-Place d’où ils ont fina­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment été libé­­­­­­­­­­­rés. À cette époque, le ministre de l’Em­­­­­­­­­­­ploi, Alfred Cali­­­­­­­­­­­fice, un ancien jociste, défen­­­­­­­­­­­dait la créa­­­­­­­­­­­tion des APE, mais les mili­­­­­­­­­­­tants n’étaient pas d’ac­­­­­­­­­­­cord de créer de sous-statuts et ont occupé son bureau avec une cinquan­­­­­­­­­­­taine de parti­­­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­­­pants. « Trans­­­­­­­­­­­for­­­­­­­­­­­mer la société était compliqué, nous avions envie de construire nos utopies.

Nous avons alors créé une radio libre, des centres de jeunes, l’asbl SOS Dépan­­­­­­­­­­­nage (devenu RESO asbl)… Le but était de montrer les alter­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­­­tives. La JOC nous a construits ; grâce à elle, nous avons compris que nous pouvons être des acteurs de la société, consi­­­­­­­­­­­dé­­­­­­­­­­­rés, nous voulons de la dignité et du respect. La JOC m’a donné une conscience de classe : il y a des domi­­­­­­­­­­­nés et des domi­­­­­­­­­­­nants. Elle m’a donné aussi une conscience poli­­­­­­­­­­­tique, j’ai des choses à dire dans la société, tout le monde a le droit de parti­­­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­­­per, pas seule­­­­­­­­­­­ment les diri­­­­­­­­­­­geants et les partis. Elle m’a aussi apporté une conscience sociale : d’être proche des gens qui ne sont pas consi­­­­­­­­­­­dé­­­­­­­­­­­rés. Elle m’a donné des outils d’ana­­­­­­­­­­­lyse que j’uti­­­­­­­­­­­lise encore aujourd’­­­­­­­­­­­hui, des clefs pour comprendre le monde, déve­­­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­­­per un esprit critique, ques­­­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­­­ner les points de vue diffé­­­­­­­­­­­rents. C’était vrai­­­­­­­­­­­ment un lieu d’ap­­­­­­­­­­­pren­­­­­­­­­­­tis­­­­­­­­­­­sage, on y a acquis un savoir-faire, une manière d’être, des valeurs, des prin­­­­­­­­­­­cipes. »

Inter­­­­­­­­­­­view : Moha­­­­­­­­­­­med Mimoun, coor­­­­­­­­­­­di­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­­­teur natio­­­­­­­­­­­nal de la JOC

Comment avez-vous rejoint la JOC ?

En 2014, j’ai 21 ans. J’ai grandi dans les quar­­­­­­­­­­­tiers popu­­­­­­­­­­­laires de Bruxelles et j’ar­­­­­­­­­­­rive à l’uni­­­­­­­­­­­ver­­­­­­­­­­­sité de Saint-Louis. Dans une descente d’au­­­­­­­­­­­di­­­­­­­­­­­toire, un groupe de la JOC a fait un speech, mais personne n’écou­­­­­­­­­­­tait. Je me suis rensei­­­­­­­­­­­gné sur eux. Ils étaient consi­­­­­­­­­­­dé­­­­­­­­­­­rés comme des emmer­­­­­­­­­­­deurs à l’époque et du coup, je les ai rejoints (sourire). La première manif où j’étais véri­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­ble­­­­­­­­­­­ment conscient de ce pourquoi j’étais là, c’était contre les violences poli­­­­­­­­­­­cières, nous étions à peine une dizaine à Saint-Gilles or c’était vrai­­­­­­­­­­­ment impor­­­­­­­­­­­tant. La JOC m’a conduit à me deman­­­­­­­­­­­der comment s’or­­­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­ser pour avan­­­­­­­­­­­cer. La grosse diffi­­­­­­­­­­­culté pour dénon­­­­­­­­­­­cer les violences poli­­­­­­­­­­­cières est d’em­­­­­­­­­­­barquer les gens des quar­­­­­­­­­­­tiers popu­­­­­­­­­­­laires. Mais aux manifs de 2015 et 2016, nous y sommes parve­­­­­­­­­­­nus et nous avons outillé les parti­­­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­­­pants. C’est ça la JOC, donner les pleins pouvoirs aux jeunes, les lais­­­­­­­­­­­ser s’ex­­­­­­­­­­­pri­­­­­­­­­­­mer sur les violences poli­­­­­­­­­­­cières, leur permettre d’or­­­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­ser les manifs. On les écoute, on les laisse parler mais on dépasse le constat. On les accom­­­­­­­­­­­pagne dans l’ac­­­­­­­­­­­tion. Tous nos travailleurs sont issus du terri­­­­­­­­­­­toire qu’ils couvrent et ce sont souvent des personnes qui savent ce que c’est que la préca­­­­­­­­­­­rité.

100 ans, c’est un fameux héri­­­­­­­­­­­tage ! Quels ensei­­­­­­­­­­­gne­­­­­­­­­­­ments peut-on en reti­­­­­­­­­­­rer ?

On m’a demandé d’écrire un discours pour nos 100 ans, à l’oc­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­sion du 1er mai. C’est un exer­­­­­­­­­­­cice périlleux car il faut réflé­­­­­­­­­­­chir au passé tout en ajou­­­­­­­­­­­tant son propre apport, ce que nous sommes aujourd’­­­­­­­­­­­hui, et à partir de là, ce que nous voulons appor­­­­­­­­­­­ter pour demain. Je ne suis pas sûr que ce soit vers le passé qu’il faut regar­­­­­­­­­­­der mais plutôt se concen­­­­­­­­­­­trer sur l’ave­­­­­­­­­­­nir. Mettre plus de jeunes dans la rue, les conscien­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­ser plus tôt parce que les jeunes d’aujourd’­­­­­­­­­­­hui pren­­­­­­­­­­­dront ma place et ce qu’ils vont rece­­­­­­­­­­­voir main­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­nant va défi­­­­­­­­­­­nir demain.

Quel est le message que vous voulez trans­­­­­­­­­­­mettre à l’oc­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­sion de ce cente­­­­­­­­­­­naire ?

L’hé­­­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­­­tage de la JOC dépasse nos fron­­­­­­­­­­­tières puisque nous sommes orga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­sés au niveau inter­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­­­nal. En Afrique du Sud par exemple, la JOC était présente et a soutenu la lutte de l’or­­­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tion de Mandela contre l’apar­­­­­­­­­­­theid, puisque les orga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tions noires étaient inter­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­dites. Mandela a d’ailleurs tenu un discours en 1995 au Conseil inter­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­­­nal de la JOCI, en Afrique du Sud, date de la fin de l’apar­­­­­­­­­­­theid, où il a dit : « Quelle que soit la situa­­­­­­­­­­­tion d’iné­­­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­­­lité, si les gens sont enga­­­­­­­­­­­gés et bien orga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­sés, alors même le plus brutal oppres­­­­­­­­­­­seur ne pourra les arrê­­­­­­­­­­­ter indé­­­­­­­­­­­fi­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­ment. […] Je dis souvent que le plus grand atout de l’Afrique du Sud n’est pas ses richesses minières mais sa jeunesse ». Et ce n’est qu’une infime partie de notre histoire que j’évoque là !

Et demain, y a-t-il des prio­­­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­­­tés, des champs d’ac­­­­­­­­­­­tion sur lesquels vous comp­­­­­­­­­­­tez vous concen­­­­­­­­­­­trer ?

On n’a pas de prio­­­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­­­tés, il faut agir sur tout. Que ce soit sur les ques­­­­­­­­­­­tions de genre, sur le racisme, les inéga­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­tés nord-sud, les migra­­­­­­­­­­­tions, les fron­­­­­­­­­­­tiè­­­­­­­­­­­res… Et ça tombe bien, il y a des milliards de jeunes dans le monde qui sont oppres­­­­­­­­­­­sés et qui ont ce besoin, cette envie de faire évoluer les choses. Il n’y a pas de recette magique pour avan­­­­­­­­­­­cer mais les jeunes ont des bonnes idées, ils savent toujours iden­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­fier la bonne direc­­­­­­­­­­­tion.

Y a-t-il des modes d’ac­­­­­­­­­­­tion plus spéci­­­­­­­­­­­fiques à l’époque que nous connais­­­­­­­­­­­sons ?

Notre pratique, c’est la rue. Quand j’ai commencé comme mili­­­­­­­­­­­tant, on se menot­­­­­­­­­­­tait, on était dans le froid, sous la pluie, on se faisait gazer. Toutes les pratiques d’ac­­­­­­­­­­­tions directes ont été utiles dans plein de moments, surtout dans les milieux anti­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­cistes parce que, grâce à ces méthodes-là, on a gagné beau­­­­­­­­­­­coup de terrain. L’ac­­­­­­­­­­­tion directe est très impor­­­­­­­­­­­tante pour nous, ne pas délais­­­­­­­­­­­ser la rue, surtout dans un monde ultra­­­­­­­­­­­con­­­­­­­­­­­necté où les gens se déres­­­­­­­­­­­pon­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­­­lisent très faci­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment. Ils vont poster du contenu, mani­­­­­­­­­­­fes­­­­­­­­­­­ter un soutien mais ça n’ira pas plus loin. Notre mission est de rame­­­­­­­­­­­ner les gens dans la rue et les amener à mener des actions marquantes. Prendre la rue, c’est très impor­­­­­­­­­­­tant d’au­­­­­­­­­­­tant plus dans le contexte actuel parce que sinon les diri­­­­­­­­­­­geants de droite et d’ex­­­­­­­­­­­trême droite se disent que les sujets actuels ne nous inté­­­­­­­­­­­ressent pas tant que ça. Ils sont en quelque sorte impu­­­­­­­­­­­nis, pensent que les gens ne vont pas bouger. C’est impor­­­­­­­­­­­tant de montrer que les gens sont là, que la JOC est là !

Et sur le plan numé­­­­­­­­­­­rique, avez-vous une réflexion en termes de modes d’ac­­­­­­­­­­­tion ?

On fait notre com’ parce qu’il faut bien que les gens sachent qu’on existe. Mais nous, on travaille dans la vraie vie. On rencontre les jeunes, on met des locaux à dispo­­­­­­­­­­­si­­­­­­­­­­­tion. Les personnes oppres­­­­­­­­­­­sées ont des espaces où elles sont en sécu­­­­­­­­­­­rité. Il ne faut pas trop perdre son temps à se préoc­­­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­­­per de ce qui se passe sur Inter­­­­­­­­­­­net alors que les diri­­­­­­­­­­­geants nous privent de nos droits dans le vrai monde. On pour­­­­­­­­­­­rait être des milliards sur Face­­­­­­­­­­­book à défendre la Pales­­­­­­­­­­­tine, mais si on était juste 10.000 à forcer l’en­­­­­­­­­­­trée du consu­­­­­­­­­­­lat israé­­­­­­­­­­­lien ou améri­­­­­­­­­­­cain, ça chan­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­rait tout.

La métho­­­­­­­­­­­do­­­­­­­­­­­lo­­­­­­­­­­­gie « Voir-juger-agir », toujours dans l’air du temps ?

Une métho­­­­­­­­­­­do­­­­­­­­­­­lo­­­­­­­­­­­gie, c’est en quelque sorte une recette, et elle a tout son sens encore aujourd’­­­­­­­­­­­hui. La nouvelle géné­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­tion de mili­­­­­­­­­­­tants a un peu du mal parce qu’elle rejette les carcans, elle en a marre d’être dans des cases. Mais le « Voir-juger-agir », nous le faisons tous les jours ! Par exemple, les jocistes ont lancé une occu­­­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­­­tion du foyer liégeois. Ils sont partis du constat qu’il y a un problème d’ac­­­­­­­­­­­ces­­­­­­­­­­­si­­­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­­­lité de loge­­­­­­­­­­­ments à Liège. Les loyers sont abusifs, les loge­­­­­­­­­­­ments sont insa­­­­­­­­­­­lubres. L’ac­­­­­­­­­­­cès des jeunes au loge­­­­­­­­­­­ment est compliqué. Ensuite, arrive le juger, toute une période d’ana­­­­­­­­­­­lyse : qui est concerné ? Quelles sont les auto­­­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­­­tés compé­­­­­­­­­­­tentes ? D’où vient le problème ? Quels sont les dispo­­­­­­­­­­­si­­­­­­­­­­­tifs qu’on pour­­­­­­­­­­­rait reven­­­­­­­­­­­diquer ?

Juste­­­­­­­­­­­ment, cette étape de l’ana­­­­­­­­­­­lyse arrive-t-elle à capter l’at­­­­­­­­­­­ten­­­­­­­­­­­tion des jeunes ? L’ana­­­­­­­­­­­lyse ne se fait pas que dans les confé­­­­­­­­­­­rences, elle se fait dans les manifs, dans la rue. Les jeunes qui ont rencon­­­­­­­­­­­tré des problèmes de loge­­­­­­­­­­­ment vivaient dans un squat, c’est dans leur action de tous les jours qu’ils ont eu envie de Voir-juger-agir. L’ana­­­­­­­­­­­lyse se fait sur le terrain mais, conjoin­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ment avec des experts, ils ont invité un spécia­­­­­­­­­­­liste de l’ur­­­­­­­­­­­ba­­­­­­­­­­­nisme à Liège, des géographes, ils ont orga­­­­­­­­­­­nisé des assem­­­­­­­­­­­blées géné­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­les… Ça leur a permis d’iden­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­fier les connec­­­­­­­­­­­tions et l’am­­­­­­­­­­­pli­­­­­­­­­­­tude d’ac­­­­­­­­­­­tion, c’est-à-dire de faire le choix d’ac­­­­­­­­­­­tion le plus effi­­­­­­­­­­­cace possible pour atteindre leur objec­­­­­­­­­­­tif. L’ac­­­­­­­­­­­tion en elle-même pousse à avoir recours au « Voir-juger-agir », si on occupe un bâti­­­­­­­­­­­ment, on négo­­­­­­­­­­­cie quoi ? On leur demande de réno­­­­­­­­­­­ver ? C’est un proces­­­­­­­­­­­sus incons­­­­­­­­­­­cient. Mais, quand c’est néces­­­­­­­­­­­saire, il nous arrive aussi de faire un Power­­­­­­­­­­­point si besoin (sourire) !

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