bulletin régional

Equi­pons-Nous ! Octobre 2018

Edito : la règle d’or

A ne pas confondre avec celle dictée par l’EUROGROUP qui astreint les états à un défi­­­­­­­­­cit budgé­­­­­­­­­taire de 3%…

C’est en lisant le dernier essai de Jean-Marie Pelt (1933–2015) « Les voies du bonheur » que j’ai appris que la Règle d’Or a été promul­­­­­­­­­guée par la philoso-phie et qui se résume en une phrase : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent. »

Ce qu’i­­­­­­­­­gno­­­­­­­­­raient les Grecs, c’est que cette phrase est présente dans les textes sacrés de toutes les reli­­­­­­­­­gions du monde !

L’au­­­­­­­­­teur scien­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­fique et écolo­­­­­­­­­giste René Dubos remarque dans son essai « Choi­­­­­­­­­sir d’être humain » que cette règle est la pierre angu­­­­­­­­­laire sur laquelle se construit la morale univer­­­­­­­­­selle.

Il est urgent de se réap­­­­­­­­­pro­­­­­­­­­prier cette règle en élar­­­­­­­­­gis­­­­­­­­­sant le concept des « autres » à tous les êtres vivants de la nature. Cette conver­­­­­­­­­gence est riche de promesses en vue d’as­­­­­­­­­su­­­­­­­­­rer l’ave­­­­­­­­­nir de l’homme « rena­­­­­­­­­turé » et l’ave­­­­­­­­­nir de cette nature « réhu­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­sée » à laquelle aspire Jean-Marie Pelt.

Une morale pour notre temps qui devrait s’élar­­­­­­­­­gir au-delà des limites étroites du maté­­­­­­­­­ria­­­­­­­­­lisme et du scien­­­­­­­­­tisme étouf­­­­­­­­­fant.

Nous sommes plon­­­­­­­­­gés dans une espèce de bouillon de culture où se mêlent des consi­­­­­­­­­dé­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tions qui ne relèvent plus que de l’ana­­­­­­­­­lyse scien­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­fique ou qui sont dictées par les nouveaux philo­­­­­­­­­sophes très média­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­sés tels ONFRAY qui prédisent un avenir très sombre aux « imbé­­­­­­­­­ciles qui osent prétendre que la vie se prolonge après la mort. »

Si on se réfère à ces discours maté­­­­­­­­­ria­­­­­­­­­listes, on peut imagi­­­­­­­­­ner que l’homme n’au­­­­­­­­­rait qu’une brève exis­­­­­­­­­tence qui se doit à l’uti­­­­­­­­­li­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­risme. Suivez le guide : dès que nous sommes ou deve­­­­­­­­­nons « inutiles » écono­­­­­­­­­mique­­­­­­­­­ment, on pour­­­­­­­­­rait envi­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­ger des scéna­­­­­­­­­rios d’éli­­­­­­­­­mi­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tion…

Posez-vous la ques­­­­­­­­­tion : pourquoi s’ac­­­­­­­­­tive-t-on à discu­­­­­­­­­ter de l’éthique de l’éli­­­­­­­­­mi­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tion de toute vie gênante dès qu’il s’agit des phases les plus vulné­­­­­­­­­rables de l’exis­­­­­­­­­tence : celles de la vie intra-utérine et celles de la fin de vie?

Osons avouer que la pers­­­­­­­­­pec­­­­­­­­­tive d’une nais­­­­­­­­­sance d’un petit être triso­­­­­­­­­mique ou la lour­­­­­­­­­deur de l’ac­­­­­­­­­com­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­gne­­­­­­­­­ment d’une personne dépen­­­­­­­­­dante (que ce soit physique ou intel­­­­­­­­­lec­­­­­­­­­tuel) revêt un carac­­­­­­­­­tère gênant pour la société produc­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­viste dont nous faisons partie.

C’est ici que l’on mesure toute la diffi­­­­­­­­­culté à faire conver­­­­­­­­­ger les modestes pensées et à respec­­­­­­­­­ter cette fameuse « règle d’or ».

A médi­­­­­­­­­ter…
Bernard


Echo des groupes 

Braijo­­­­­­­­­ce­­­­­­­­­poc : Du côté des groupes Braijo­­­­­­­­­ce­­­­­­­­­poc, toujours en parte­­­­­­­­­na­­­­­­­­­riat avec les JOC, les deux ateliers d’écri­­­­­­­­­ture collec­­­­­­­­­tive suivent leur cours avec une belle éner­­­­­­­­­gie.
Leernes : à Leernes égale­­­­­­­­­ment les équi­­­­­­­­­piers se sont penchés sur cette théma­­­­­­­­­tique sur base d’une présen­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­tion de notre cher Président, Bernard Buset.

Beau­­­­­­­­­mont : le groupe de Beau­­­­­­­­­mont a entamé une réflexion de plusieurs mois sur le thème des biens communs avec l’objec­­­­­­­­­tif à terme de se forger un point de vue critique sur le sujet.

Soli­­­­­­­­­da­­­­­­­­­roc­­­­­­­­­tiau : grande réus­­­­­­­­­site pour la brocante et la fête de la mobi­­­­­­­­­lité le 16 septembre dernier. Il a fait beau et les rive­­­­­­­­­rains demandent qu’on recom­­­­­­­­­mence l’an­­­­­­­­­née prochai­­­­­­­­­ne… Du côté de la ville, les contacts se multi­­­­­­­­­plient… Bizar­­­­­­­­­re… Juste avant les élec­­­­­­­­­tions… Mais… Chut… On espère vous annon­­­­­­­­­cer bien­­­­­­­­­tôt une bonne nouvel­­­­­­­­­le…

Jumet : le groupe a accueilli un nouveau mili­­­­­­­­­tant, Albert, qui est éduca­­­­­­­­­teur spécia­­­­­­­­­lisé dans une asso­­­­­­­­­cia­­­­­­­­­tion en milieu ouvert.. Nous avons discuté de son métier et des diffi-cultés rela­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­nelles au sein des famil­­­­­­­­­les…

Wanfer­­­­­­­­­cée-Baulet : Les pays déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pés et le Tiers-Monde. L’eau et la terre. 5 heures d’échanges et une ques­­­­­­­­­tion : qu’a­­­­­­­­­vons-nous fait de notre terre ? Des échanges appuyés et éclai­­­­­­­­­rés. Chouette soirée. Le mardi 9 octobre, le sujet sera la commune, un espace d’ac­­­­­­­­­tion citoyenne.

Gozée : sur base du dernier Contrastes, nous avons essayé de nous moti­­­­­­­­­ver ensemble pour les élec­­­­­­­­­tions… Diffi­­­­­­­­­cile quand on a le senti­­­­­­­­­ment de ne pas être enten­­­­­­­­­du… Pour­­­­­­­­­tant le niveau commu­­­­­­­­­nal est sensé être le plus proche du citoyen. À la prochaine réunion, nous exami­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­rons ensemble les résul­­­­­­­­­tats.


Un monde plein d’in­­­­­­­­­cer­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­tudes

Après avoir parlé pendant 2 soirées des mondes riches et pauvres, nous voilà en plein ques­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment…

D’un côté consom­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­tion à outrance, vider la terre de sa richesse (l’hu­­­­­­­­­mus), exploi­­­­­­­­­ter les sous-sols pour l’élec­­­­­­­­­tro­­­­­­­­­nique que l’on jette parce qu’un autre modèle arrive. Cons­­­­­­­­­truire des zonings, des routes béton­­­­­­­­­nées… Et où ira l’eau de ruis­­­­­­­­­sel­­­­­­­­­le­­­­­­­­­ments (orage, inon­­­­­­­­­da­­­­­­­­­tions) ? Expan­­­­­­­­­sion à outrance, plus de parkings de stockage de marchan­­­­­­­­­dises, plus de camions sur les routes. Plus de marchan­­­­­­­­­dises venues d’ailleurs, où cela est moins cher, ou parce que la mode de l’exo­­­­­­­­­tisme nous arrive avec les voyages low cost.

Et nous, là-bas dans les pays en déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pe­­­­­­­­­ment (en Haïti par exemple), on doit recons­­­­­­­­­truire notre pays avec un slogan « recons­­­­­­­­­truire la tête et les mains » en répon­­­­­­­­­dant aux contraintes du pays (séismes, eau, etc.)

En réflé­­­­­­­­­chis­­­­­­­­­sant aux besoins de la popu­­­­­­­­­la­­­­­­­­­tion, en cher­­­­­­­­­chant du finan­­­­­­­­­ce­­­­­­­­­ment pour répondre aux réels besoins, et en s’y mettant tous ensemble.
Le monde est ainsi fait (guerres, conflits, famine, migra­­­­­­­­­tion). Est-ce une réponse au lais­­­­­­­­­ser-aller ? Une émis­­­­­­­­­sion tv consa­­­­­­­­­crée à la Chine a de quoi nous lais­­­­­­­­­ser sans voix !

A coup de milliards, on investi dans tous les domaines en Europe et en Afrique.

D’abord le foot, les banques, les soins de santé, l’éner­­­­­­­­­gie, la justice, le modèle social et là, on se rend compte du danger d’une main mise chinoise et un stop offi­­­­­­­­­ciel de nos gouver­­­­­­­­­nants sur le contrôle de l’éner­­­­­­­­­gie et des citoyens a été entendu.

Il semble­­­­­­­­­rait qu’aujourd’­­­­­­­­­hui, le micro-crédit ne serait pas gratuit. Méfiance, nous disait notre ami Jean Spru­­­­­­­­­mont. Le capi­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­lisme, on le connaît, on sait ce qu’il apporte, on voudrait le chan­­­­­­­­­ger mais par quoi ? Son message : rester vigi­­­­­­­­­lant et ne véhi­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­lons pas ce qu’il met en place pour arri­­­­­­­­­ver à ses fins et qu’in­­­­­­­­­cons­­­­­­­­­ciem­­­­­­­­­ment nous véhi­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­lons.

On nous bassine les oreilles sur la santé, les pesti­­­­­­­­­cides, le lait, la viande, le gluten, le beurre, le soja, les cosmé­­­­­­­­­tiques, la pollu­­­­­­­­­tion, les médi­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­ments, l’agri­­­­­­­­­cul­­­­­­­­­ture, le pain, la farine venue de Pologne mais pourquoi tout cela ? La farine c’est un choix (épis plus court, moins de richesse dans les grains).

Lorsque l’on me dit « le blé Belge c’est pour les pois­­­­­­­­­sons », et on nous dira « ce sont les salaires trop élevés chez nous ».

Parler colo­­­­­­­­­nia­­­­­­­­­lisme et des silences de pays dits « bien inten­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­nés » qui apportent des biens mais ont aussi apporté des souf­­­­­­­­­frances. Que dire alors de ceux qui savaient, qui savent et se taisent dans toutes les langues et qui aujourd’­­­­­­­­­hui assas­­­­­­­­­sinent.

Il y a de quoi nous inter­­­­­­­­­­­­­­­­­pel­­­­­­­­­ler. Aujourd’­­­­­­­­­hui, nous voya­­­­­­­­­geons partout, nous sommes en inter­­­­­­­­­­­­­­­­­con­­­­­­­­­nexion avec le monde entier. Les nouvelles tech­­­­­­­­­no­­­­­­­­­lo­­­­­­­­­gies nous ouvrent le monde. En sommes-nous si sûrs ? Qu’al­­­­­­­­­lons-nous faire de ce nouveau monde où la pauvreté gran­­­­­­­­­dit ?
Georges


Elec­­­­­­­­­tions

C’est très bien­­­­­­­­­tôt… On voit fleu­­­­­­­­­rir ça et là des jolies photos toutes sourian­­­­­­­­­tes…

Parfois, cela égaie le paysage mais quant aux slogans, on peut cher­­­­­­­­­cher.
Tiens, on a sonné à la porte de la maison. Il est 19 heures. Oh surprise, des tracts nous sont distri­­­­­­­­­bués de main en main. « Bonjour, tiens vous n’avez pas de ques­­­­­­­­­tions à nous poser ? »; tout surpris par cette ques­­­­­­­­­tion, on répond non.

Mais quand même, après leur passage, je jette un coup d’oeil. J’ai déjà réalisé des choses sous la précé­­­­­­­­­dente légis­­­­­­­­­la­­­­­­­­­ture et j’ai encore des idées. Bah, on verra.

Mais je me pose quand même beau­­­­­­­­­coup de ques­­­­­­­­­tions après avoir lu dans Contrastes l’ar­­­­­­­­­ticle inti­­­­­­­­­tulé « La commune, un espace d’ac­­­­­­­­­tion citoyenne ». Oui, mais où pour­­­­­­­­­rais-je débattre avec les citoyens et le poli­­­­­­­­­tique ? Un lieu très rare, mais reve­­­­­­­­­nons à nos moutons.

Lorsque je vois les diffé­­­­­­­­­rentes listes, je ne peux qu’adhé­­­­­­­­­rer à l’ar­­­­­­­­­ticle « Les par-tis poli­­­­­­­­­tiques aux aguets », inter­­­­­­­­­­­­­­­­­view de Jean Faniel, direc­­­­­­­­­teur du Crisp.

Il nous parle de bonne gouver­­­­­­­­­nance, du chan­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­ment de figure emblé­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­tique, c’est-à-dire de nouvelles têtes y compris plus de femmes et de réflé­­­­­­­­­chir sur les nouvelles stra­­­­­­­­­té­­­­­­­­­gies : compo­­­­­­­­­si­­­­­­­­­tions de listes, de programmes.

On privi­­­­­­­­­lé­­­­­­­­­gie moins le mot parti que l’in­­­­­­­­­di­­­­­­­­­vidu : que se cache-t-il derrière les visages ? Les affaires, le refus du citoyen du monde poli­­­­­­­­­tique, ne vont-ils pas amener à une situa­­­­­­­­­tion ridi­­­­­­­­­cule d’aven­­­­­­­­­ture dange­­­­­­­­­reuse ?

La poli­­­­­­­­­tique commu­­­­­­­­­nale, fédé­­­­­­­­­rale, euro­­­­­­­­­péenne, tout cela ne va-t-il pas entrer en conflit au détri­­­­­­­­­ment du citoyen ? Quels repères auront encore les candi­­­­­­­­­dats?

Le jour­­­­­­­­­nal Contrastes a eu le mérite de nous montrer la commune sous tous ses aspects exis­­­­­­­­­ten­­­­­­­­­tiels pour les citoyens : des budgets, de la démo­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­tie repré­­­­­­­­­sen­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­tive élevage ou sauvage et de remettre en ques­­­­­­­­­tion les services publics et la remu­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­li­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion de la chose : eau, éner­­­­­­­­­gie, etc.

Un beau livre de chevet en ce temps d’élec­­­­­­­­­tions. La ques­­­­­­­­­tion : qu’est-ce qui vous a frappé dans ce numéro ?
Georges


« Le Tiers-mondisme, ennemi du Tiers-Monde ? »

L’ex­­­­­­­­­ploi­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­tion colo­­­­­­­­­niale est-elle à l’ori­­­­­­­­­gine, la première cause du déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pe­­­­­­­­­ment des pays actuel­­­­­­­­­le­­­­­­­­­ment riches ? Si le cas de l’An­­­­­­­­­gle­­­­­­­­­terre permet d’ob­­­­­­­­­ser­­­­­­­­­ver des coïn­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­dences entre la créa­­­­­­­­­tion d’un empire colo­­­­­­­­­nial et l’ex­­­­­­­­­pan­­­­­­­­­sion indus­­­­­­­­­triel­­­­­­­­­le… tous les autres exemples démontrent qu’il ne s’agit que de coïn­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­dences !

En effet, 2 pays d’Eu­­­­­­­­­rope (outre l’An­­­­­­­­­gle­­­­­­­­­terre) ont eu les plus vastes empires colo­­­­­­­­­niaux : l’Es­­­­­­­­­pagne et le Portu­­­­­­­­­gal. Or, ces 2 pays ont raté leur révo­­­­­­­­­lu­­­­­­­­­tion indus­­­­­­­­­trielle et souffrent aujourd’­­­­­­­­­hui (c’était en 1986) d’un rela­­­­­­­­­tif sous déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pe­­­­­­­­­ment.

L’em­­­­­­­­­pire colo­­­­­­­­­nial français a atteint son apogée au 19e siècle et a connu une phase de remarquable conso­­­­­­­­­li­­­­­­­­­da­­­­­­­­­tion entre les deux guerres mondiales : or, durant toute cette période déjà, la France souf­­­­­­­­­frait d’un grave retard indus­­­­­­­­­triel par rapport à l’Al­­­­­­­­­le­­­­­­­­­magne, dont l’ex­­­­­­­­­ten­­­­­­­­­sion fut insi­­­­­­­­­gni­­­­­­­­­fiante avant 1914 et nulle après 1918.

Deux pays ont atteint au 20e siècle le plus haut revenu par tête sans jamais la moindre parcelle colo­­­­­­­­­niale (la Suisse et la Suède).

L’Amé­­­­­­­­­rique latine s’est libé­­­­­­­­­rée de la tutelle colo­­­­­­­­­niale quelques années plus tard que les Etats-Unis. Cela aurait été diffi­­­­­­­­­cile de justi­­­­­­­­­fier les diffi­­­­­­­­­cul­­­­­­­­­tés écono­­­­­­­­­miques par un colo­­­­­­­­­nia­­­­­­­­­lisme qui a cessé au 19e siècle.

La thèse du pillage du Tiers-Monde, de la domi­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tion écono­­­­­­­­­mique à travers les mani­­­­­­­­­pu­­­­­­­­­la­­­­­­­­­tions du cours des matières premières dans l’échange inégal ne résiste pas à l’ana­­­­­­­­­lyse.

En 1974, un rapport de la Commis­­­­­­­­­sion des Nations Unies conclut : « pas de dété­­­­­­­­­rio­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tion ». Entre 1950 et 1973, les prix moyens des matières premières ont augmenté à peu près autant que les produits de manu­­­­­­­­­fac­­­­­­­­­tures.

Un autre leit­­­­­­­­­mo­­­­­­­­­tiv des Tiers-mondistes est de soute­­­­­­­­­nir que les riches ont poussé les pauvres à produire des denrées agri­­­­­­­­­coles desti­­­­­­­­­nées unique­­­­­­­­­ment à l’ex­­­­­­­­­por­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­tion et à gonfler les profits des multi­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­nales au détri­­­­­­­­­ment des cultures vivrières desti­­­­­­­­­nées au local.

Faut-il un déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pe­­­­­­­­­ment auto­­­­­­­­­cen­­­­­­­­­tré isolé du marché mondial ? L’his­­­­­­­­­toire nous montre qu’une écono­­­­­­­­­mie auto­­­­­­­­­cen­­­­­­­­­trée végète à un niveau très bas. Tandis que le déca­­­­­­­­­lage est toujours orga­­­­­­­­­nique­­­­­­­­­ment lié à une inten­­­­­­­­­si­­­­­­­­­fi­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­tion des échanges inter­­­­­­­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tio­­­­­­­­­naux.

Une culture de café, de soja, rapporte 3 à 10 fois plus à l’hec­­­­­­­­­tare qu’une culture de mil et donne ainsi des moyens d’ache­­­­­­­­­ter du mil, d’amé­­­­­­­­­lio­­­­­­­­­rer les tech­­­­­­­­­niques agri­­­­­­­­­coles et d’in­­­­­­­­­ves­­­­­­­­­tir. Prenons l’Afrique. La culture vivrière n’a pas été sacri­­­­­­­­­fiée. La produc­­­­­­­­­tion de denrées à expor­­­­­­­­­ter a augmenté de manière spec­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­cu­­­­­­­­­laire pendant les années 60 et a régressé après 1970. Dire à l’As­­­­­­­­­sem­­­­­­­­­blée natio­­­­­­­­­nale française entre 1981 et 1986 : « mons­­­­­­­­­truo­­­­­­­­­sité du système capi­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­liste » (cinquante millions de morts chaque année dont 30 millions d’en­­­­­­­­­fants.) Les démo­­­­­­­­­graphes nous disent qu’il y aurait eu 10% de morts par malnu­­­­­­­­­tri­­­­­­­­­tion.

Au cours des 30 dernières années, la majo­­­­­­­­­rité des décès dus à la famine ont eu lieu dans des pays commu­­­­­­­­­nistes : Viet­­­­­­­­­nam, Cambodge, Mada­­­­­­­­­gas­­­­­­­­­car, Mozam­­­­­­­­­bique, Ethio­­­­­­­­­pie. Entre 1958 et 1961, 17 millions de chinois sont morts de faim. Les inéga­­­­­­­­­li­­­­­­­­­tés existent à l’in­­­­­­­­­té­­­­­­­­­rieur des pays : inéga­­­­­­­­­li­­­­­­­­­tés sociales, régio­­­­­­­­­nales entre le nord et le sud de l’Ita­­­­­­­­­lie, Cata­­­­­­­­­logne et Anda­­­­­­­­­lou­­­­­­­­­sie, Angle­­­­­­­­­terre et Pays de Galles. On ne comprend rien aux problèmes du Tiers-Monde si l’on ne fait pas entrer les facteurs poli­­­­­­­­­tiques, ni la façon dont ils sont diri­­­­­­­­­gés, ni les influences exer­­­­­­­­­cées par l’ex­­­­­­­­­té­­­­­­­­­rieur.

Voilà un texte qui mérite débat. « Est-ce vrai tout ça ? », vulga­­­­­­­­­risé dans un livre (Sélec­­­­­­­­­tion), fait la part belle aux idées simplistes. Exemple : faut-il suppri­­­­­­­­­mer le capi­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­lisme pour que le problème Tiers-mondiste dispa­­­­­­­­­raisse ?

Au contraire : les pays déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pés ne l’ont été que dans le cadre de la démo­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­tie, de la libre entre­­­­­­­­­prise et de la liberté de l’in­­­­­­­­­for­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­tion.
Ou au contraire, c’est dans le cadre d’une démo­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­tie parti­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­tive du dialogue social et de l’en­­­­­­­­­tre­­­­­­­­­prise que doivent se créer les condi­­­­­­­­­tions de l’éman­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­tion humaine ?

Ce texte a le mérite de faire réflé­­­­­­­­­chir.

Merci à vous de l’avoir lu.
Georges


Les salaires de misè­­­­­­­­­re… En Europe aussi ?

Dans l’in­­­­­­­­­dus­­­­­­­­­trie textile en Asie et en Europe, les affreuses condi­­­­­­­­­tions de travail et de salaire ont de quoi nous révol­­­­­­­­­ter, et pour­­­­­­­­­tant, derrière ces usines se trouvent des grandes marques. Pour qui ? Fabriquer à moindre coût permet­­­­­­­­­tra de juteux béné­­­­­­­­­fices.

Souve­­­­­­­­­nons-nous : 1.138 morts et 2.500 bles­­­­­­­­­sés en 2013 dans la capi­­­­­­­­­tale du Bengla­­­­­­­­­desh. En Europe centrale et orien­­­­­­­­­tale, s’il y a des bâti­­­­­­­­­ments modernes, les salaires sont loin d’être miro­­­­­­­­­bo­­­­­­­­­lants.

On nous parle de salaire mini­­­­­­­­­mum légal et de salaire mini­­­­­­­­­mum vital gagné sur un temps de travail normal, qui doit couvrir les besoins essen­­­­­­­­­tiels du travailleur et sa famille. Des exemples : en Bulga­­­­­­­­­rie, le salaire net mini­­­­­­­­­mum ne repré­­­­­­­­­sente que 18% du salaire vital. En Hongrie 33% et en Macé­­­­­­­­­doine 24%. Au Bengla­­­­­­­­­desh 23% et pour­­­­­­­­­tant là, les salaires sont très bas. Bref, ces gens nous disent « mon salaire ne me permet pas de payer mes factures (élec­­­­­­­­­tri­­­­­­­­­cité et eau). En un mois, même en travaillant le samedi, je ne parviens pas à avoir un salaire mini­­­­­­­­­mum vital. »

On peut imagi­­­­­­­­­ner aisé­­­­­­­­­ment le travail au noir et celui des enfants. Le travail à domi­­­­­­­­­cile est le prolon­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­ment des quotas de produc­­­­­­­­­tion qui sont souvent la norme dans les usines textile.

Pour les grands groupes, c’est inté­­­­­­­­­res­­­­­­­­­sant de travailler avec ces pays. En Europe, un à deux jours pour rece­­­­­­­­­voir les marchan­­­­­­­­­dises. Réas­­­­­­­­­sor­­­­­­­­­tir rapi­­­­­­­­­de­­­­­­­­­ment les rayons et ne comman­­­­­­­­­der que de petites quan­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­tés. Tout béné­­­­­­­­­fice, ne pensez-vous pas ?

Et du côté des employeurs de ces pays produc­­­­­­­­­teurs : que d’inquié­­­­­­­­­tudes. Une pres­­­­­­­­­sion sur les salaires pour satis­­­­­­­­­faire les grands du textile. Une pénu­­­­­­­­­rie de main d’oeuvre, les jeunes et les personnes quali­­­­­­­­­fiées ont quitté le pays. En Rouma­­­­­­­­­nie, on parle de millions de personnes. Pas de futur sans salaire aussi bas.

En Serbie, les subven­­­­­­­­­tions sont nombreuses pour la créa­­­­­­­­­tion de nouvelles usines. Par exemple : 10.000 euros par travailleur recruté et le patron détourne ces oppor­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­tés. Avec 10.000 euros il est possible d’of­­­­­­­­­frir 3 ans de salaire. Après, l’usine se déclare en faillite et le cycle recom­­­­­­­­­mence. C’est un peu le chemi­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment dans beau­­­­­­­­­coup de pays.

Faisons le rappro­­­­­­­­­che­­­­­­­­­ment avec l’ar­­­­­­­­­ticle « Un monde plein d’in­­­­­­­­­cer­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­tudes ». Les travailleurs venant de l’est sont nombreux chez nous. Les réali­­­­­­­­­tés de cet article lu dans Démo­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­tie de juillet-août a de quoi nous faire frémir et nous éclaire sur le quoti­­­­­­­­­dien en Belgique et en Europe. Le salaire sera encore pour long­­­­­­­­­temps le nerf de la guerre. Alors une ques­­­­­­­­­tion : pourquoi la Chine vient-elle à Gosse­­­­­­­­­lies ? Pourquoi une ligne aérienne Hong Kong-Gosse­­­­­­­­­lies ?

Georges


Billet d’hu­­­­­­­­­meur…

Déci­­­­­­­­­dem­­­­­­­­­ment, force est de recon­­­­­­­­­naître qu’il est bien diffi­­­­­­­­­cile de se débar­­­­­­­­­ras­­­­­­­­­ser des ques­­­­­­­­­tions d’argent dans notre société !

Dire que cette société est deve­­­­­­­­­nue maté­­­­­­­­­ria­­­­­­­­­liste est un euphé­­­­­­­­­misme !

Nouveaux scan­­­­­­­­­dales dans le petit monde du foot… Est-ce si surpre­­­­­­­­­nant ?
Je ne pense pas quand on s’aperçoit des sommes astro­­­­­­­­­no­­­­­­­­­miques mises en jeu : salaires des foot­­­­­­­­­bal­­­­­­­­­leurs, des diri­­­­­­­­­geants, des entraî­­­­­­­­­neurs.

A l’heure où les médias nous font part qu’un belge sur six est en état de pauvreté, lors de la jour­­­­­­­­­née du refus de la misè­­­­­­­­­re… entendre parler de tels salaires me donne des envies pas très avouables de mettre un bon coup de pied (c’est du foot) dans le derrière de tout ce beau monde.

Quand on nous dit que le capi­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­lisme est un système qui détruit le concept de « bien commun », cela me paraît assez faible au vu et au su de ce dont on nous bassine les oreilles à longueur de temps.

Et nous, spec­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­teurs et consom­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­teurs, comment inter­­­­­­­­­­­­­­­­­pré­­­­­­­­­tons-nous ce phéno­­­­­­­­­mène ? Allons-nous conti­­­­­­­­­nuer à alimen­­­­­­­­­ter les caisses de ces clubs soi-disant spor­­­­­­­­­tifs, allons-nous béate­­­­­­­­­ment entendre cela encore long­­­­­­­­­temps ?

Une mani­­­­­­­­­fes­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­tion pour le refus de la misère draine quelques centaines de personnes (beau­­­­­­­­­coup trop peu…), pendant que des centaines de milliers de gogos conti­­­­­­­­­nuent à montrer qu’ils sont des hommes (« les hommes savent pourquoi », comme le clame haut et fort Jupi­­­­­­­­­ler).

Le juste milieu ne vien­­­­­­­­­dra-t-il pas des femmes ? Espé­­­­­­­­­rons-le…
A bon enten­­­­­­­­­deur…

Bernard


Agenda

JEUDI 25 OCTOBRE à 13h30: Colloque des EP

LUNDI 5 NOVEMBRE à 19h30: Groupe local de Leernes

MARDI 13 NOVEMBRE à 19h : groupe local de Baulet

LUNDI 19 NOVEMBRE à 19h00 : Table d’Autres à Char­­­­­­­­­le­­­­­­­­­roi

MARDI 20 NOVEMBRE à 15h30 : Crypto-party à l’Eden

MERCREDI 7 NOVEMBRE à 14h00: Groupe local de Jumet