Peurs, colère, défiance… Et après ?
« Aujourd’hui, qu’est-ce qui m’inquiète vraiment très fort dans la société ? »
C’est autour de cette question ouverte que cette recherche participative s’est développée au sein des Équipes populaires, d’abord avec un questionnaire papier, ensuite avec l’organisation de focus-groupes, enfin avec la mise en discussion des résultats lors d’une journée d’étude, puis d’un colloque ouvert au public avec l’apport d’intervenants extérieurs.
Mais ce processus a été bousculé : la pandémie de Covid-19 en a plus d’une fois retardé le programme et les échéances de publication. Ce délai aura cependant été riche d’enseignements. L’étrange parenthèse des confinements et le bouleversement sociétal provoqué par cette pandémie a été à la fois un élément perturbateur et un élément amplificateur des constats où nous a menés ce processus de recherche.
Le climat de défiance envers le monde politique et médiatique, déjà identifié bien avant le début de l’année 2020, n’a fait que s’aggraver au fil de la gestion gouvernementale de la crise. Les inquiétudes liées à l’affaissement démocratique se sont renforcées ; cette recherche semble d’ailleurs s’être nichée dans l’intervalle reliant deux vagues populistes dont la résonance est planétaire. En matière d’inégalités et de perspectives économiques, la crise de l’énergie est venue en ajouter à des préoccupations déjà aiguës. Quant aux urgences et aux catastrophes écologiques – pensons aux inondations de l’été 2021 et à l’accumulation des sécheresses et des feux de forêts –, nous saisissons chaque année un peu davantage leur gravité et leur réalité, partout dans le monde, jusque dans nos régions.
Et après ? Que faire des évidences qui se dégagent des échanges et des analyses partagées durant ce momentum de crise, voire davantage ? Notre société semble se situer à une bifurcation majeure. Quelle place voulons-nous prendre, en tant que mouvement d’éducation permanente ?
Ce document, fruit d’une dynamique participative bouleversée et bouleversante, tente d’apporter des éclairages concrets, des témoignages de terrain et quelques pistes pour des réflexions et des actions collectives.
Introduction
PARTIE I : « Aujourd’hui, qu’est-ce qui m’inquiète vraiment très fort dans la société ? »
- Contexte général de la recherche aux Équipes populaires
- Composer avec la peur
- Une question centrale… adressée à qui et comment ?
- Un sentiment général d’inquiétude. « Qu’est-ce qui vous inquiète vraiment très fort aujourd’hui ? » – La question ouverte
- Climat, pollutions, ressources, biodiversité : les préoccupations écologiques
- Manque de travail et d’emploi. Comment gagner sa vie à l’avenir
- La démocratie menacée : extrême droite et populisme
- Un contexte de défiance institutionnelle et de division
- Un moment de bascule ?
PARTIE II :
Exploration d’apports théoriques
Préambule
- Climat et justice sociale
a/ État des lieux : une catastrophe absolue
b/ La classe politique paralysée ?
c/ Du côté des syndicats
d/ Et dans le monde ?
e/ Idées pour de nouvelles fondations (Bookchin, Ariès, Hopkins)
f/ Le climat : une question transversale
g/ Plutôt que droit dans le mur : la bifurcation (Hamant, Servigne)
h/ La sobriété
i/ Le rôle des médias - Modèle économique
a/ Un gradient social des crises écologiques (E. Laurent)
b/ Revoir les dogmes économiques
c/ Aller chercher la richesse où elle se trouve : endettement, capital,
machines et numérisation (Jorion, Dupret)
d/ L’économie collaborative et la révolution numérique : drame pour l’emploi ?
e/ Des raisons d’espérer ? Saisir la nouvelle « consistance » du monde
f/ Perte de sens, rapport au temps et participation (L. Blésin)
Transition vers le prochain chapitre
3. Démocratie, complotisme et confiance dans les institutions
a/La fatigue démocratique
b/ Des nouveaux cahiers de doléances : la description du monde dont on vit
c/ Le « pouvoir du peuple » et la souveraineté ont-ils été détournés ?
d/ Vers une planification démocratique ?
e/ L’aspiration à un « pouvoir fort »
f/ Le repli dans les tribus et les mécanismes complotistes
4. « Où veut-on aller? : vers un nouveau récit
CONCLUSION
- Être là où l’on peut bifurquer
- Inventer une écologie populaire
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