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Inves­tis­sez dans les para­dis sociaux (Contrastes spécial campagne, octobre 2017)

INVESTISSEZ DANS LES PARADIS FISCAUX  SOCIAUX

Investissez dans les paradis sociaux

C’est le message que les Equipes Popu­­­­­­­­­­­­­laires et le CIEP lancent à travers leur nouvelle campagne de sensi­­­­­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­­­tion.
Nous adres­­­­­­­­­­­­­sons ce messa­­­­­­­­­­­­­ge…

A l’opi­­­­­­­­­­­­­nion publique, pour réaf­­­­­­­­­­­­­fir­­­­­­­­­­­­­mer :

• Que la sécu­­­­­­­­­­­­­rité sociale est impor­­­­­­­­­­­­­tante, et qu’on ne veut pas lais­­­­­­­­­­­­­ser la protec­­­­­­­­­­­­­tion sociale des citoyens aux mains des assu­­­­­­­­­­­­­rances privées
• Que, contrai­­­­­­­­­­­­­re­­­­­­­­­­­­­ment à ce qu’on entend régu­­­­­­­­­­­­­liè­­­­­­­­­­­­­re­­­­­­­­­­­­­ment, elle est finançable si le gouver­­­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­­­ment s’en donne la volonté
• Qu’elle est amélio­­­­­­­­­­­­­rable, à condi­­­­­­­­­­­­­tion de ne plus bafouer les logiques de soli­­­­­­­­­­­­­da­­­­­­­­­­­­­rité et de droits
qui sont ses racines et font encore aujourd’­­­­­­­­­­­­­hui sa force.

Au Premier ministre Charles Michel, pour que son gouver­­­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­­­ment arrête de détri­­­­­­­­­­­­­co­­­­­­­­­­­­­ter la sécu­­­­­­­­­­­­­rité
sociale. Et nous appe­­­­­­­­­­­­­lons tous les citoyens à lui adres­­­­­­­­­­­­­ser le message ci-dessous.
Péti­­­­­­­­­­­­­tion en ligne sur www.secu­­­­­­­­­­­­­wars.be

La Sécu, c’est quoi ?

En bref…
La sécu­­­­­­­­­­­­­rité sociale, c’est un système soli­­­­­­­­­­­­­daire qui protège tous les citoyens contre certains aléas de l’exis­­­­­­­­­­­­­tence. Elle garan­­­­­­­­­­­­­tit un revenu de rempla­­­­­­­­­­­­­ce­­­­­­­­­­­­­ment après la vie active (les pensions), en cas de perte d’em­­­­­­­­­­­­­ploi (les allo­­­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­­­tions de chômage), d’ac­­­­­­­­­­­­­ci­dent de travail ou de mala­­­­­­­­­­­­­die profes­­­­­­­­­­­­­sion­­­­­­­­­­­­­nelle. Elle offre aussi une sécu­­­­­­­­­­­­­rité via le rembour­­­­­­­­­­­­­se­­­­­­­­­­­­­ment des soins de santé et le soutien aux familles via les allo­­­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­­­tions fami­­­­­­­­­­­­­liales.

Une assu­­­­­­­­­­­­­rance pas comme les autres
La sécu­­­­­­­­­­­­­rité sociale, c’est un peu comme une assu­­­­­­­­­­­­­rance : on cotise en prévi­­­­­­­­­­­­­sion d’un risque. Le prin­­­­­­­­­­­­­cipe est le même, mais la philo­­­­­­­­­­­­­so­­­­­­­­­­­­­phie est à l’op­­­­­­­­­­­­­posé. Car ce qui change tout, c’est que la sécu­­­­­­­­­­­­­rité sociale est soli­­­­­­­­­­­­­daire : on ne cotise pas en fonc­­­­­­­­­­­­­tion du risque qu’on repré­­­­­­­­­­­­­sente, mais en fonc­­­­­­­­­­­­­tion de ses reve­­­­­­­­­­­­­nus.

Un monde sans sécu / avec sécu

A-t-elle toujours existé ?

Loin de là ! Telle qu’on la connaît, la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale belge a été créée en 1944. On parle du « Pacte social de 1944 ». Il s’agit d’un compro­­­­­­­­­­­mis entre les repré­­­­­­­­­­­sen­­­­­­­­­­­tants des sala­­­­­­­­­­­riés et les repré­­­­­­­­­­­sen­­­­­­­­­­­tants des patrons : l’État doit faire en sorte que l’éco­­­­­­­­­­­no­­­­­­­­­­­mie tourne, mais à condi­­­­­­­­­­­tion de proté­­­­­­­­­­­ger les travailleurs contre certains risques. Il existe de nombreux pays dans le monde où la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale n’existe pas, ou sous une forme très réduite.

Pour aller plus loin :
« Un bien collec­­­­­­­­­­­tif qui nous change la vie » pages 9 à 12 (PDF)

Son budget en un coup d’oeil ?

La caisse globale de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale (l’ONSS) est alimen­­­­­­­­­­­tée par les coti­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tions des travailleurs, par celles des employeurs, et par l’État. L’ONSS répar­­­­­­­­­­­tit ensuite le budget entre les 7 caisses corres­­­­­­­­­­­pon­­­­­­­­­­­dant aux 7 branches (voir schéma ci-dessous).

Pour aller plus loin :
« Impayable, la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale ? » pages 13 et 14 (PDF)

La sécurité sociale est composée de 7 branches

D'où vient l'argent ?

Qui l’at­­­­­­­­­­­taque ?

Eux, entre autres :

Bart De Wever (N-VA) : “Il n’y a que dans la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale que nous pouvons encore grigno­­­­­­­­­­­ter de l’argent.” (De Tijd, 9 janvier 2016)
Pierre-Yves Jeho­­­­­­­­­­­let (MR) : “Le chômage n’est pas une rente.” (Le Soir, 28 août 2017)
Vincent Van Quicken­­­­­­­­­­­borne (Open VLD) : “Afin d’aug­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­ter la diffé­­­­­­­­­­­rence entre ceux qui travaillent et ceux qui ne le font pas, la pension des chômeurs de longue durée doit encore dimi­­­­­­­­­­­nuer.” (De Stan­­­­­­­­­­­daard, 29 septembre 2017)

Avec quels prétextes ?

Ces dernières années, la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale est attaquée par les gouver­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ments succes­­­­­­­­­­­sifs à des degrés divers.
Les gouver­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ments sociaux-démo­­­­­­­­­­­crates, de centre-gauche ou de centre-droit, ont porté quelques coups à la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale essen­­­­­­­­­­­tiel­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment en avançant le prétexte du « trou de la sécu ». Son budget serait en déséqui­­­­­­­­­­­libre, la part de l’État ne cessant d’aug­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­ter dans son finan­­­­­­­­­­­ce­­­­­­­­­­­ment. Des mesures d’éco­­­­­­­­­­­no­­­­­­­­­­­mie donc. C’est le prétexte de l’aus­­­­­­­­­­­té­­­­­­­­­­­rité.

Par ailleurs, la plupart des gouver­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ments euro­­­­­­­­­­­péens affirment qu’il est néces­­­­­­­­­­­saire de dimi­­­­­­­­­­­nuer le « coût du travail », c’est-à-dire les coti­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tions patro­­­­­­­­­­­nales qu’ils appellent péjo­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­ve­­­­­­­­­­­ment les « charges sociales ». Leur prétexte ? La compé­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­vité des entre­­­­­­­­­­­prises. Consé­quence de ces réduc­­­­­­­­­­­tions de coti­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tions : le budget de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale est déforcé.

Plus fonda­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment, la philo­­­­­­­­­­­so­­­­­­­­­­­phie de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale a été modi­­­­­­­­­­­fiée à partir de la fin des années 90 avec ce qu’on a appelé la voie de « L’État Social Actif ». Norma­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment, cet État Social Actif devait prendre un rôle accru dans le fonc­­­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ment global du « Pacte Social ». Dans les faits, c’est surtout devenu une acti­­­­­­­­­­­va­­­­­­­­­­­tion des deman­­­­­­­­­­­deurs d’em­­­­­­­­­­­ploi, sous la forme d’une pres­­­­­­­­­­­sion de plus en plus forte : augmen­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­tion des contrôles, des restric­­­­­­­­­­­tions, des exclu­­­­­­­­­­­sions. C’est le prétexte de la respon­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tion.

Depuis 2014 et la consti­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­tion du gouver­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ment MR – Open VLD – N-VA, la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale est même ouver­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ment attaquée dans ses fonde­­­­­­­­­­­ments. Ce gouver­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ment se situe dans une ligne néoli­­­­­­­­­­­bé­­­­­­­­­­­rale pure et dure. Le néoli­­­­­­­­­­­bé­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­lisme est un ensemble de théo­­­­­­­­­­­ries écono­­­­­­­­­­­miques qui ont en commun la redé­­­­­­­­­­­fi­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­tion du rôle de l’État comme faci­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­teur de l’éco­­­­­­­­­­­no­­­­­­­­­­­mie de marché, et donc l’af­­­­­­­­­­­fai­­­­­­­­­­­blis­­­­­­­­­­­se­­­­­­­­­­­ment des insti­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­tions de redis­­­­­­­­­­­tri­­­­­­­­­­­bu­­­­­­­­­­­tion comme la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale. En pratique ? Les tenants du néoli­­­­­­­­­­­bé­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­lisme cherchent à détri­­­­­­­­­­­co­­­­­­­­­­­ter petit à petit les branches de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale au profit d’as­­­­­­­­­­­su­­­­­­­­­­­rances privées. C’est, en quelque sorte, la priva­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tion de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale.

Pour aller plus loin : « Néoli­­­­­­­­­­­bé­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­lisme et sécu­­­­­­­­­­­rité sociale : Habi­­­­­­­­­­­tuer à la douleur » pages 16 à 19 (PDF)

Contre-attaquons !

Peut-on se conten­­­­­­­­­­­ter de refu­­­­­­­­­­­ser les mesures de détri­­­­­­­­­­­co­­­­­­­­­­­tage de la sécu ? La meilleure défense, c’est l’at­­­­­­­­­­­taque. Repre­­­­­­­­­­­nons la main, recons­­­­­­­­­­­trui­­­­­­­­­­­sons le jeu à partir des fonda­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­taux.
Prenons l’ini­­­­­­­­­­­tia­­­­­­­­­­­tive du débat de société démo­­­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­­­tique.
Moder­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­ser ? S’adap­­­­­­­­­­­ter à la société numé­­­­­­­­­­­rique? S’adap­­­­­­­­­­­ter aux enjeux envi­­­­­­­­­­­ron­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­taux ?
Oui, mais c’est à nous de déci­­­­­­­­­­­der comment. Les valeurs-phares à mettre en avant, ce sont la soli­­­­­­­­­­­da­­­­­­­­­­­rité, la justice sociale, l’uni­­­­­­­­­­­ver­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­lité, l’éga­­­­­­­­­­­lité.

1. Défendre la sécu

Éviter que la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale soit défaite, cela implique de nous mobi­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­ser pour renfor­­­­­­­­­­­cer ce qui existe actuel­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment, pour refu­­­­­­­­­­­ser la déna­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­tion de la sécu en système de contrôle et de pres­­­­­­­­­­­sion sur les indi­­­­­­­­­­­vi­­­­­­­­­­­dus.
• Des pensions publiques décentes
• Une assu­­­­­­­­­­­rance-chômage qui ne soit pas une chasse aux chômeurs
• Une couver­­­­­­­­­­­ture la plus large possible des soins de santé
• Des allo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tions fami­­­­­­­­­­­liales impor­­­­­­­­­­­tantes
• Une protec­­­­­­­­­­­tion en cas de mala­­­­­­­­­­­die profes­­­­­­­­­­­sion­­­­­­­­­­­nelle ou d’ac­­­­­­­­­­­ci­dent du travail

Pour aller plus loin : « Un bien collec­­­­­­­­­­­tif qui nous change la vie » pages 9 à 12 (PDF)

2. Amélio­­­­­­­­­­­rer la sécu

Pour que la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale puisse remplir ses fonc­­­­­­­­­­­tions dans un cadre budgé­­­­­­­­­­­taire confor­­­­­­­­­­­table, sans dévier vers une logique de contrôle et d’ex­­­­­­­­­­­clu­­­­­­­­­­­sions, elle doit être mieux finan­­­­­­­­­­­cée. Pour cela, des pistes existent, elles doivent être débat­­­­­­­­­­­tues :
• Une coti­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tion sociale géné­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­sée (CSG), ou une coti­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tion sociale sur la valeur ajou­­­­­­­­­­­tée (CSVA), qui vont dans le sens d’une contri­­­­­­­­­­­bu­­­­­­­­­­­tion des reve­­­­­­­­­­­nus finan­­­­­­­­­­­ciers et immo­­­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­­­liers à la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale, sont-elles souhai­­­­­­­­­­­tables ?
• Cet apport ne devrait-il pas se faire plutôt sous forme d’une adap­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­tion de la fisca­­­­­­­­­­­lité pour que celle-ci soit plus juste ?

Pour aller plus loin : « Faire le choix de l’in­­­­­­­­­­­ves­­­­­­­­­­­tis­­­­­­­­­­­se­­­­­­­­­­­ment social » page 15 (PDF)

3. Sécu­­­­­­­­­­­to­­­­­­­­­­­pies

Allons même plus loin ! Faisons entrer dans le débat sur la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale des enjeux fonda­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­taux et des dimen­­­­­­­­­­­sions nouvelles.
• La sécu­­­­­­­­­­­rité sociale n’est-elle pas un bien commun ? Alors, gérons-la en commun !
Comment démo­­­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­ser davan­­­­­­­­­­­tage sa gestion ?
• La sécu­­­­­­­­­­­rité sociale doit s’étendre. Dans une écono­­­­­­­­­­­mie mondia­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­sée, il n’y a pas de raison de limi­­­­­­­­­­­ter la soli­­­­­­­­­­­da­­­­­­­­­­­rité à l’in­­­­­­­­­­­té­­­­­­­­­­­rieur des États. Comment univer­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­ser son fonc­­­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ment ? Et si on commençait par une sécu­­­­­­­­­­­rité sociale euro­­­­­­­­­­­péenne ?
• Le rapport au travail évolue. Comment impliquer les nouvelles formes de travail dans une nouvelle sécu­­­­­­­­­­­rité sociale, moins dépen­­­­­­­­­­­dante du sala­­­­­­­­­­­riat ?
• Le modèle écono­­­­­­­­­­­mique sur lequel s’est greffé la sécu est destruc­­­­­­­­­­­teur pour le climat et les ressources. La sécu peut-elle radi­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment le trans­­­­­­­­­­­for­­­­­­­­­­­mer ?

Pour aller plus loin : « La sécu du futur, impen­­­­­­­­­­­sable mais indis­­­­­­­­­­­pen­­­­­­­­­­­sable » pages 20 à 22 (PDF)

Testez votre person­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­­­lité !
Etes-vous avec ou sans sécu ?

1. Pensez-vous que les personnes sans emploi devraient obli­­­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­­­toi­­­­­­­­­­­re­­­­­­­­­­­ment accep­­­­­­­­­­­ter des tâches de béné­­­­­­­­­­­vo­­­­­­­­­­­lat ?

• Oui, autant qu’ils servent à quelque chose.
• Non, car on crée­­­­­­­­­­­rait une nouvelle caté­­­­­­­­­­­go­­­­­­­­­­­rie de travailleurs au rabais
• Je ne sais pas mais ça m’in­­­­­­­­­­­trigue.

NOTRE AVIS : Une des propo­­­­­­­­­­­si­­­­­­­­­­­tions du gouver­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ment Michel est d’ins­­­­­­­­­­­tau­­­­­­­­­­­rer un « travail gratuit » pour les chômeurs. En contre­­­­­­­­­­­par­­­­­­­­­­­tie, ils seraient « récom­­­­­­­­­­­pen­­­­­­­­­­­sés » par un allè­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­ment de la dégres­­­­­­­­­­­si­­­­­­­­­­­vité de leurs allo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tions. N’est-on pas ainsi en train de créer du travail bon marché, du travail gratuit ? Par ailleurs, s’il existe des missions et des tâches impor­­­­­­­­­­­tantes à réali­­­­­­­­­­­ser pour la collec­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­vité, ne devrait-on pas trou­­­­­­­­­­­ver les ressources pour que celles-ci soient correc­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ment finan­­­­­­­­­­­cées ?

2. Les allo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tions fami­­­­­­­­­­­liales sont un droit pour tous les enfants. Certains parlent d’oc­­­­­­­­­­­troyer cette allo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tion en fonc­­­­­­­­­­­tion de la situa­­­­­­­­­­­tion écono­­­­­­­­­­­mique de la famille.
Etes-vous d’ac­­­­­­­­­­­cord ?

• Oui, les enfants de riches n’ont pas besoin d’al­­­­­­­­­­­loc !
• Non, nos enfants sont notre plus belle richesse (surtout quand ils dorment).
• Je ne sais pas mais je vais me rensei­­­­­­­­­­­gner.

NOTRE AVIS : L’oc­­­­­­­­­­­troi des allo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tions fami­­­­­­­­­­­liales est un droit lié à l’en­­­­­­­­­­­fant. Celles-ci permettent notam­­­­­­­­­­­ment de répondre à certaines dépenses impor­­­­­­­­­­­tantes (scola­­­­­­­­­­­rité par exemple). Actuel­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment, les allo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tions fami­­­­­­­­­­­liales sont octroyées à tous les enfants et le montant de l’al­­­­­­­­­­­lo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tion dépend de la place de l’en­­­­­­­­­­­fant dans la famille. A partir de 2019, on ne tien­­­­­­­­­­­dra plus compte du rang dans la fratrie. La dange­­­­­­­­­­­reuse étape suivante est l’oc­­­­­­­­­­­troi d’un montant en fonc­­­­­­­­­­­tion des reve­­­­­­­­­­­nus écono­­­­­­­­­­­miques de la famille.

3. Lorsqu’un travailleur est en mala­­­­­­­­­­­die de longue durée, il est incité, « obligé » de reprendre le travail le plus rapi­­­­­­­­­­­de­­­­­­­­­­­ment.
Pensez-vous que cette mesure soit judi­­­­­­­­­­­cieuse ?

• Oui, car sa mala­­­­­­­­­­­die est surtout imagi­­­­­­­­­­­naire !
• Non, c’est déjà suffi­­­­­­­­­­­sam­­­­­­­­­­­ment pénible de se reta­­­­­­­­­­­per d’une longue mala­­­­­­­­­­­die.
• Je ne sais pas mais vous allez me le dire.

NOTRE AVIS : Il y a une augmen­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­tion impor­­­­­­­­­­­tante du nombre de mala­­­­­­­­­­­dies de longue durée et la ministre de la Santé, Maggie De Block, souhaite mettre en place un contrôle (ques­­­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­­­naire, entre­­­­­­­­­­­tiens) qui permet­­­­­­­­­­­tra d’exa­­­­­­­­­­­mi­­­­­­­­­­­ner les facteurs qui empêchent la reprise du travail et de repé­­­­­­­­­­­rer les malades « non coopé­­­­­­­­­­­rants ». Le malade de longue durée est ainsi progres­­­­­­­­­­­si­­­­­­­­­­­ve­­­­­­­­­­­ment
perçu comme un « profi­­­­­­­­­­­teur ».

4. L’âge de la pension sera de 66 ans en 2025, et de 67 ans en 2030. Etes-vous d’ac­­­­­­­­­­­cord de travailler plus long­­­­­­­­­­­temps ?

• Oui, le travail, c’est ma drogue !
• Non, les jeunes n’ont qu’à me rempla­­­­­­­­­­­cer.
• Je ne sais pas mais je vous dis quoi dans 15 jours.

NOTRE AVIS : L’es­­­­­­­­­­­pé­­­­­­­­­­­rance de vie en « bonne santé » est de 64 ans. Serons-nous en mesure de pour­­­­­­­­­­­suivre une acti­­­­­­­­­­­vité profes­­­­­­­­­­­sion­­­­­­­­­­­nelle jusque 67 ans ? Par ailleurs, en prolon­­­­­­­­­­­geant les carrières profes­­­­­­­­­­­sion­­­­­­­­­­­nelles, nous empê­­­­­­­­­­­chons les jeunes d’ac­­­­­­­­­­­cé­­­­­­­­­­­der à l’em­­­­­­­­­­­ploi.

5. Actuel­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment, la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale est prin­­­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­­­pa­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment finan­­­­­­­­­­­cée par les coti­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­tions sociales et patro­­­­­­­­­­­nales. L’état devrait-il inter­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ve­­­­­­­­­­­nir davan­­­­­­­­­­­tage dans le finan­­­­­­­­­­­ce­­­­­­­­­­­ment ?

• Oui, évidem­­­­­­­­­­­ment ! Sinon à quoi sert-il ?
• Non, l’Etat a déjà trop de dépenses. On ne va pas en rajou­­­­­­­­­­­ter une couche.
• Je ne sais pas mais j’ai­­­­­­­­­­­me­­­­­­­­­­­rais savoir…

NOTRE AVIS : La part de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale qui est finan­­­­­­­­­­­cée par l’Etat est dépen­­­­­­­­­­­dante du budget global de l’Etat ? Cette dota­­­­­­­­­­­tion varie donc d’une année à l’autre, ce qui fragi­­­­­­­­­­­lise le fonc­­­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ment de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale.
Actuel­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment, la dota­­­­­­­­­­­tion d’équi­­­­­­­­­­­libre est soumise à diffé­­­­­­­­­­­rentes condi­­­­­­­­­­­tions contrai­­­­­­­­­­­gnantes. Si ces condi­­­­­­­­­­­tions ne sont pas remplies, le gouver­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ment peut déci­­­­­­­­­­­der de dimi­­­­­­­­­­­nuer le montant qui sera attri­­­­­­­­­­­bué à la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale. Or la dota­­­­­­­­­­­tion d’équi­­­­­­­­­­­libre est pour­­­­­­­­­­­tant essen­­­­­­­­­­­tielle en cette période de crise.

6. Les soins de santé repré­­­­­­­­­­­sentent 40% du budget total de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale. Certains pensent que le rembour­­­­­­­­­­­se­­­­­­­­­­­ment des soins devrait être octroyé en fonc­­­­­­­­­­­tion du compor­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ment ou de l’at­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­tude de l’in­­­­­­­­­­­di­­­­­­­­­­­vidu vis-à-vis de sa propre santé (ex : si vous n’ar­­­­­­­­­­­rê­­­­­­­­­­­tez pas de fumer, La sécu­­­­­­­­­­­rité sociale ne couvrira pas le coût des soins de santé liés à une mala­­­­­­­­­­­die provoquée direc­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ment ou indi­­­­­­­­­­­rec­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ment par votre taba­­­­­­­­­­­gisme). Etes-vous d’ac­­­­­­­­­­­cord ?

• Oui, qui sème le vent…
• Non, ce n’est pas parce que je fume que je devrais avoir moins de droits.
• Je ne sais pas mais j’ai­­­­­­­­­­­me­­­­­­­­­­­rais bien savoir.

NOTRE AVIS : Aux Etats-Unis, les compa­­­­­­­­­­­gnies privées d’as­­­­­­­­­­­su­­­­­­­­­­­rances des soins de santé essaient de contrô­­­­­­­­­­­ler diffé­­­­­­­­­­­rentes dimen­­­­­­­­­­­sions de la vie de leurs
assu­­­­­­­­­­­rés. Elles tentent d’ob­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­nir des infor­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­tions à propos de leurs assuré e-s, des infor­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­tions qui limi­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ront leurs inter­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ven­­­­­­­­­­­tions ou qui permet­­­­­­­­­­­tront d’ex­­­­­­­­­­­clure les personnes.

7. Aupa­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­vant, l’ac­­­­­­­­­­­cès aux allo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tions de chômage était un droit pour tous. Actuel­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment ce droit est condi­­­­­­­­­­­tionné : on parle d’ac­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­va­­­­­­­­­­­tion de la personne sans emploi (ex : prou­­­­­­­­­­­ver un certain nombre de recherches d’em­­­­­­­­­­­ploi). Les sanc­­­­­­­­­­­tions et exclu­­­­­­­­­­­sions se multi­­­­­­­­­­­plient. Trou­­­­­­­­­­­vez-vous ce glis­­­­­­­­­­­se­­­­­­­­­­­ment normal ?

• Oui, pas de bras, pas de choco­­­­­­­­­­­lat.
• Non, c’est telle­­­­­­­­­­­ment tendu de trou­­­­­­­­­­­ver un job.
• Je ne sais pas et merci d’éclai­­­­­­­­­­­rer ma lanterne.

NOTRE AVIS : L’ac­­­­­­­­­­­cès aux allo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tions de chômage est un droit pour tous. Ce droit est actuel­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment remis en ques­­­­­­­­­­­tion, il est attaqué et trans­­­­­­­­­­­formé : l’al­­­­­­­­­­­lo­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­tion de rempla­­­­­­­­­­­ce­­­­­­­­­­­ment doit aujourd’­­­­­­­­­­­hui se méri­­­­­­­­­­­ter à travers des compor­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­ments adéquats. Cette situa­­­­­­­­­­­tion est d’au­­­­­­­­­­­tant plus injuste que le nombre d’em­­­­­­­­­­­plois dispo­­­­­­­­­­­nibles sur le marché du travail est inca­­­­­­­­­­­pable de répondre à la demande des travailleurs et travailleuses. Ce glis­­­­­­­­­­­se­­­­­­­­­­­ment porte grave­­­­­­­­­­­ment atteinte aux fonde­­­­­­­­­­­ments même de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale, que sont la soli­­­­­­­­­­­da­­­­­­­­­­­rité et la couver­­­­­­­­­­­ture des risques de la vie.

8. Les infor­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­tions qui circulent au sujet de la sécu­­­­­­­­­­­rité sociale ne sont pas toujours très posi­­­­­­­­­­­tives (Ex : « elle coûte trop cher » ; « il y a des profi­­­­­­­­­­­teurs », etc.). Pensez- vous que ces messages sont vrais ?

• Oui, si Jean-Pierre Pernaut le dit à la TV, c’est sûre­­­­­­­­­­­ment vrai !
• Non, on nous mani­­­­­­­­­­­pule vous dis-je !
• Je ne sais pas qui croire !

NOTRE AVIS : Quelles que soient leurs origines (Etat, médias, hommes/femmes poli­­­­­­­­­­­tiques, etc.), les messages qui circulent abon­­­­­­­­­­­dam­­­­­­­­­­­ment aujourd’­­­­­­­­­­­hui valo­­­­­­­­­­­risent fort souvent les solu­­­­­­­­­­­tions privées (assu­­­­­­­­­­­rance privée, fonds de pension) et ils « oublient » d’ex­­­­­­­­­­­pliquer qui sont les gagnants (compa­­­­­­­­­­­gnies privées) et qui sont les perdants (les faibles reve­­­­­­­­­­­nus, les jeunes, les personnes âgées, etc.) de ces solu­­­­­­­­­­­tions. Pour exer­­­­­­­­­­­cer son esprit critique, il est néces­­­­­­­­­­­saire d’avoir des infor­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­tions fiables et diver­­­­­­­­­­­si­­­­­­­­­­­fiées.