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Une couver­ture de laine, c’est bien… Une couver­ture sociale, c’est mieux ! ( Contrastes Octobre 2012)

L’ auto­­­­­no­­­­­mie de chacun passe par la soli­­­­­da­­­­­rité entre tous !

Une couverture de laine, c’est bien... Une couverture sociale, c’est mieux ! (Septembre 2012)Qui se souvient encore de l’époque où il fallait comp­­­­­ter sur l’aide fami­­­­­liale ou la charité publique pour manger et se loger, si l’on perdait son travail, si l’on tombait de l’échelle, si l’on attei­­­­­gnait un grand âge ?

La Sécu a changé ça. Une idée géniale, basée sur la soli­­­­­da­­­­­rité entre membres d’une société : chacun contri­­­­­bue selon ses moyens à un système d’as­­­­­su­­­­­rance qui ouvre le droit à des reve­­­­­nus de rempla­­­­­ce­­­­­ment si l’on perd son emploi, si l’on tombe malade ou encore quand vient l’heure de la retraite.

Cette contri­­­­­bu­­­­­tion (coti­­­­­sa­­­­­tion) donne aussi droit à des congés payés, au rembour­­­­­se­­­­­ment des soins de santé, à des allo­­­­­ca­­­­­tions fami­­­­­lia­­­­­les… Bref, on a un jour échangé la couver­­­­­ture de laine contre une couver­­­­­ture sociale.

On a préféré la justice par tous et pour tous plutôt que la charité de quelques-uns pour certains. Ça ne plai­­­­­sait pas à tout le monde ! “On” a commencé à dire que “les gens” profitent du système. Qu’il y a trop de dépenses.

Que l’Etat est trop géné­­­­­reux. Derrière ces discours, il y a surtout la volonté de consa­­­­­crer moins d’argent à la soli­­­­­da­­­­­rité pour le placer ailleurs. Dans la finance de préfé­­­­­rence (les fameux “marchés”).

Résul­­­­­tat : on favo­­­­­rise l’épargne pension privée (que tout le monde ne peut pas se payer) ; on réduit le montant des allo­­­­­ca­­­­­tions de chômage dans le temps (elles l’étaient pour­­­­­tant déjà) ; on retarde l’al­­­­­lo­­­­­ca­­­­­tion d’in­­­­­ser­­­­­tion des jeunes (alors qu’on manque d’em­­­­­plois pour eux) ; on tente d’ac­­­­­ti­­­­­ver les personnes en mala­­­­­die-inva­­­­­li­­­­­dité (eh oui !)… Et l’on condi­­­­­tionne toujours davan­­­­­tage l’ac­­­­­cès aux droits.

Pour­­­­­tant, ces reve­­­­­nus de rempla­­­­­ce­­­­­ment sont déjà insuf­­­­­fi­­­­­sants aujourd’­­­­­hui pour vivre digne­­­­­ment.

Il y a des lustres que les “minima sociaux” auraient dû être revus à la hausse. Et la préca­­­­­rité des emplois (temps partiels, contrats tempo­­­­­rai­­­­­res…) contri­­­­­bue aussi au glis­­­­­se­­­­­ment de la logique d’as­­­­­su­­­­­rance sociale vers celle de l’aide sociale.

Car pour combler un salaire trop faible, on n’a souvent pas d’autre choix que de deman­­­­­der une aide au CPAS. Alors, retour à la charité, à la débrouille, au bon vouloir des proches pour s’en sortir ?

Nous ne voulons pas de ce retour en arrière pour “rassu­­­­­rer les marchés”. Nous voulons pour­­­­­suivre sur la voie du progrès social et de la justice. Qui passent par la soli­­­­­da­­­­­rité. Tel est le message que les Equipes Popu­­­­­laires veulent faire passer au travers de leur nouvelle campagne de sensi­­­­­bi­­­­­li­­­­­sa­­­­­tion : “Une couver­­­­­ture de laine, C’est bien… Une couver­­­­­ture sociale, C’est mieux ! *

La couver­­­­­ture de laine, c’est le coup de pouce de papa, le coup de main d’un copain, le mixer prêté par la voisine, le revenu d’in­­­­­té­­­­­gra­­­­­tion sociale versé par l’aide sociale : C’est bien…

La couver­­­­­ture sociale, c’est l’en­­­­­semble des droits que nous nous garan­­­­­tis­­­­­sons en coti­­­­­sant à la Sécu­­­­­rité sociale : C’est mieux ! La sécu­­­­­rité sociale, ça marche ! Préser­­­­­vons-la !

* Ce slogan est emprunté à Irène Kaufer, mili­­­­­tante fémi­­­­­niste et syndi­­­­­ca­­­­­liste dont vous trou­­­­­ve­­­­­rez l’in­­­­­ter­­­­­view en page 12

Sommaire

p3 De Phila­­­­­del­­­­­phie à Washing­­­­­ton : Deux concep­­­­­tions du vivre ensemble ?
Bref retour sur quelques étapes de notre histoire sociale.

p4 La sécu, Protec­­­­­tion sociale ou survie ?
Nos systèmes de protec­­­­­tion sociale sont-ils en train de bascu­­­­­ler d’une logique d’as­­­­­su­­­­­rance vers une logique d’as­­­­­sis­­­­­tance

p7 “Acti­­­­­vez-vous, Les Pauvres !!!”
Sur une toile de fond d’aus­­­­­té­­­­­rité, respon­­­­­sa­­­­­bi­­­­­li­­­­­sa­­­­­tion et indi­­­­­vi­­­­­dua­­­­­li­­­­­sa­­­­­tion semblent être les seules réponses aux problèmes d’em­­­­­ploi. Et les jeunes en sont les premières victimes._ A cet enjeu social vient se gref­­­­­fer un enjeu envi­­­­­ron­­­­­ne­­­­­men­­­­­tal.

p10 Les Mutua­­­­­li­­­­­tés face à la marchan­­­­­di­­­­­sa­­­­­tion.
Le modèle mutuel­­­­­liste doit résis­­­­­ter à l’es­­­­­prit de concur­­­­­rence et de marchan­­­­­di­­­­­sa­­­­­tion qui anime l’Eu­­­­­rope et fragi­­­­­lise la protec­­­­­tion sociale axée sur la soli­­­­­da­­­­­rité.

p12 INTERVIEW : Irène Kaufer : “Le descen­­­­­deur social est en marche !”

p16 Les Pensions Décentes ne sont plus ce qu’elles étaient.
Une bonne sécu­­­­­rité sociale doit offrir une pension décente. Non pour se main­­­­­te­­­­­nir la tête hors de l’eau mais pour pouvoir parti­­­­­ci­­­­­per plei­­­­­ne­­­­­ment à la vie sociale et sauve­­­­­gar­­­­­der le mieux possible leur auto­­­­­no­­­­­mie et leur dignité.

p20 Le Grand retour de la soupe popu­­­­­laire.
Le régime de chômage a connu un déman­­­­­tè­­­­­le­­­­­ment accé­­­­­léré se tradui­­­­­sant par le rejet massif des victimes de cette “purge” vers le secteur de l’aide sociale. Lequel se montre à son tour de plus en plus sélec­­­­­tif et restric­­­­­tif envers ces nouveaux venus.

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