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La sécu­rité sociale perd ses couleurs ( Contrastes octobre 2016 / n° Spécial campagne)

Un canu­­­­­­­­­lar en réponse au cynisme du gouver­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment

Les Equipes Populaires - Contrastes sécurité socialeLorsque nous avons conçu une campagne de type « canu­­­­­­­­­lar » il y a quelques mois, nous n’ima­­­­­­­­­gi­­­­­­­­­nions pas qu’une mesure telle que la dimi­­­­­­­­­nu­­­­­­­­­tion dras­­­­­­­­­tique des jours de congés payés puisse deve­­­­­­­­­nir plau­­­­­­­­­sible.

Force est de consta­­­­­­­­­ter que la réalité risque de rejoindre très rapi­­­­­­­­­de­­­­­­­­­ment la fiction. En deux ans, le gouver­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment Michel a accé­­­­­­­­­léré la machine à broyer de la pensée néoli­­­­­­­­­bé­­­­­­­­­rale, et les mesures annon­­­­­­­­­cées font craindre le pire.

En matière de santé, deux mesures parmi d’autres, touchant direc­­­­­­­­­te­­­­­­­­­ment les patients, ont déjà été déci­­­­­­­­­dées précé­­­­­­­­­dem­­­­­­­­­ment : la remise au travail des malades de longue durée et la réduc­­­­­­­­­tion de l’in­­­­­­­­­dem­­­­­­­­­nité de mala­­­­­­­­­die.

Et ce n’est pas tout, puisque le gouver­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment prévoit près d’un milliard d’éco­­­­­­­­­no­­­­­­­­­mies supplé­­­­­­­­­men­­­­­­­­­taires dans les soins de santé. Fière, la ministre de la Santé Maggie De Block a annoncé ce 10 octobre « qu’elle prenait ses respon­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­li­­­­­­­­­tés » !

Aux yeux de la Commis­­­­­­­­­sion euro­­­­­­­­­péenne, sans doute, mais certai­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment pas pour le bien-être de la popu­­­­­­­­­la­­­­­­­­­tion… « Prendre ses respon­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­li­­­­­­­­­tés » : encore une expres­­­­­­­­­sion haute­­­­­­­­­ment conno­­­­­­­­­tée du voca­­­­­­­­­bu­­­­­­­­­laire néoli­­­­­­­­­bé­­­­­­­­­ral qui vise à déni­­­­­­­­­grer tous les « irres­­­­­­­­­pon­­­­­­­­­sables » qui profitent de la protec­­­­­­­­­tion socia­­­­­­­­­le…

L’ac­­­­­­­­­tua­­­­­­­­­lité récente nous égrène quasi quoti­­­­­­­­­dien­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment de nouvelles mesures qui fragi­­­­­­­­­lisent la sécu­­­­­­­­­rité sociale.

Le grand danger qui la guette, et qui n’est pas sans lien avec les diffi­­­­­­­­­cul­­­­­­­­­tés budgé­­­­­­­­­taires actuelles, c’est le discré­­­­­­­­­dit que le gouver­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment jette sur elle, dans la plus pure tradi­­­­­­­­­tion néoli­­­­­­­­­bé­­­­­­­­­rale qui veut « exter­­­­­­­­­na­­­­­­­­­li­­­­­­­­­ser » (enten­­­­­­­­­dez « priva­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­ser ») toutes les fonc­­­­­­­­­tions non réga­­­­­­­­­liennes de l’Etat, péna­­­­­­­­­li­­­­­­­­­ser les allo­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­taires sociaux et récom­­­­­­­­­pen­­­­­­­­­ser « ceux qui se lèvent tôt »…

Dans la foulée de la campagne « Démasquons les mots qui mentent », l’objec­­­­­­­­­tif de la nouvelle campagne de sensi­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­li­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion des Equipes Popu­­­­­­­­­laires est de crier haut et fort que nous n’ap­­­­­­­­­pré­­­­­­­­­cions vrai­­­­­­­­­ment pas le cynisme du gouver­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ment -large­­­­­­­­­ment soutenu par le patro­­­­­­­­­nat- qui est en train de détruire complè­­­­­­­­­te­­­­­­­­­ment les fonda­­­­­­­­­tions de la Sécu­­­­­­­­­rité sociale.

Dans ce numéro spécial de Contrastes, ainsi que sur le site inter­­­­­­­­­­­­­­­­­net dédié à notre campagne de sensi­­­­­­­­­bi­­­­­­­­­li­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion (www.secu­­­­­­­­­flex.org), nous présen­­­­­­­­­tons quelques mesures emblé­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­tiques d’une fragi­­­­­­­­­li­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion de la Sécu­­­­­­­­­rité sociale en matière de santé, de chômage, de pension, d’em­­­­­­­­­ploi.

Nous parcou­­­­­­­­­rons égale­­­­­­­­­ment « l’al­­­­­­­­­bum souve­­­­­­­­­nir des 70 ans de la Sécu ». Nous ne voulons pas écrire le mot « Fin » sur la dernière page de l’al­­­­­­­­­bum, et nous devons agir pour qu’il n’en soit pas ainsi.

Dans son inter­­­­­­­­­­­­­­­­­view, Felipe Van Keirs­­­­­­­­­bilck évoque deux pistes incon­­­­­­­­­tour­­­­­­­­­nables : la réduc­­­­­­­­­tion des inéga­­­­­­­­­li­­­­­­­­­tés de reve­­­­­­­­­nus entre le sala­­­­­­­­­riat et l’ac­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­na­­­­­­­­­riat, et la réduc­­­­­­­­­tion collec­­­­­­­­­tive du temps de travail.

Vous l’au­­­­­­­­­rez remarqué, notre campagne est basée sur l’hu­­­­­­­­­mour et la déri­­­­­­­­­sion, mais elle ne cache cepen­­­­­­­­­dant pas une profonde inquié- tude.

Agis­­­­­­­­­sons pour que la réalité ne dépasse pas la fiction !

Prix au n° 

Prix au n°  : 2 € (+ frais d’en­­­­­­­­­voi)
Pour s’abon­­­­­­­­­ner (Contrastes + La Four­­­­­­­­­mi­­­­­­­­­lière)



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