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Sécu­rité Sociale de l’Ali­men­ta­tion : La soli­da­rité s’in­vite à table ? ( Contrastes Avril 2023)

L’iné­­­­­­­ga­­­­­­­lité jusque dans nos assiettes

La revue est télé­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­char­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­geable gratui­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ment en bas de page.

Depuis une ving­­­­­­­taine d’an­­­­­­­nées, les alter­­­­­­­na­­­­­­­tives dans le domaine de l’ali­­­­­­­men­­­­­­­ta­­­­­­­tion ont fleuri, prin­­­­­­­ci­­­­­­­pa­­­­­­­le­­­­­­­ment dans le déve­­­­­­­lop­­­­­­­pe­­­­­­­ment des circuits courts, locaux et biolo­­­­­­­giques. Et avec elles, l’es­­­­­­­poir d’un chan­­­­­­­ge­­­­­­­ment de modèle. Aller faire ses courses à l’épi­­­­­­­ce­­­­­­­rie ou à la coopé­­­­­­­ra­­­­­­­tive bio du quar­­­­­­­tier, connaitre le visage de celles et ceux qui cultivent nos fruits et légumes, élèvent le bétail destiné à notre viande, trans­­­­­­­forment le grain en fari­­­­­­­ne… voilà bien des actes qui nous persuadent que, grâce à une consom­­­­­­­ma­­­­­­­tion exem­­­­­­­plaire, nous chan­­­­­­­geons un peu le monde !

Sauf que les alter­­­­­­­na­­­­­­­tives ont leurs limites. Elles ne permettent pas néces­­­­­­­sai­­­­­­­re­­­­­­­ment de rétri­­­­­­­buer correc­­­­­­­te­­­­­­­ment les produc­­­­­­­teurs, elles se font rattra­­­­­­­per par le marke­­­­­­­ting de la grande distri­­­­­­­bu­­­­­­­tion, elles ne font pas le poids face à l’in­­­­­­­dus­­­­­­­trie agro-alimen­­­­­­­tai­­­­­­­re… et surtout elles sont chères et acces­­­­­­­sibles unique­­­­­­­ment à une partie de la popu­­­­­­­la­­­­­­­tion.

Pendant que certains peuvent faire le choix de ce type d’ali­­­­­­­men­­­­­­­ta­­­­­­­tion, d’autres n’ont comme alter­­­­­­­na­­­­­­­tive que celle d’al­­­­­­­ler frap­­­­­­­per aux portes de l’aide alimen­­­­­­­taire. Une aide alimen­­­­­­­taire de plus en plus solli­­­­­­­ci­­­­­­­tée et qui malheu­­­­­­­reu­­­­­­­se­­­­­­­ment, ne remplit pas vrai­­­­­­­ment les critères d’une alimen­­­­­­­ta­­­­­­­tion saine, diver­­­­­­­si­­­­­­­fiée, bonne pour la santé, respec­­­­­­­tueuse des travailleurs et de la planète dans ses moyens de produc­­­­­­­tion.

Aujourd’­­­­­­­hui, des réflexions et des expé­­­­­­­ri­­­­­­­men­­­­­­­ta­­­­­­­tions tentent de rappro­­­­­­­cher ces deux univers et de permettre à ceux qui n’en ont pas les moyens d’avoir accès à une meilleure alimen­­­­­­­ta­­­­­­­tion. Le projet de Sécu­­­­­­­rité Sociale de l’Ali­­­­­­­men­­­­­­­ta­­­­­­­tion que vous allez décou­­­­­­­vrir dans ce numéro veut géné­­­­­­­ra­­­­­­­li­­­­­­­ser l’ac­­­­­­­cès de toutes et tous à une alimen­­­­­­­ta­­­­­­­tion de qualité. Utopique peut-être, la propo­­­­­­­si­­­­­­­tion a le mérite d’ou­­­­­­­vrir le débat : sur l’aide alimen­­­­­­­taire, sur les limites des alter­­­­­­­na­­­­­­­tives actuelles, sur le rôle de l’Etat, sur ce formi­­­­­­­dable outil qu’est la sécu­­­­­­­rité sociale pour la réali­­­­­­­sa­­­­­­­tion effec­­­­­­­tive et univer­­­­­­­selle de nos droits.

Nous vous propo­­­­­­­sons un premier tour de réflexion sur ce concept de Sécu­­­­­­­rité Sociale de l’Ali­­­­­­­men­­­­­­­ta­­­­­­­tion, mais nous avons aussi voulu le repla­­­­­­­cer dans un cadre plus large. Quels sont les freins qui nous empêchent de chan­­­­­­­ger nos habi­­­­­­­tudes de consom­­­­­­­ma­­­­­­­tion ? Quelles sont les limites de l’aide alimen­­­­­­­taire aujourd’­­­­­­­hui ? Quel modèle agri­­­­­­­cole nour­­­­­­­rit (ou pas) notre monde ?

Ce numéro n’a pas pour ambi­­­­­­­tion d’ap­­­­­­­por­­­­­­­ter des solu­­­­­­­tions toutes faites aux multiples problèmes qui touchent, de près ou de loin, notre assiette. Nous espé­­­­­­­rons juste qu’il ouvre des pistes, soulève des ques­­­­­­­tions, boule­­­­­­­verse quelques certi­­­­­­­tude.

Bonne lecture !

SOMMAIRE

Prix au n° : 4€ + les frais d’en­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­voi