Tourisme : Le revers de la médaille (Contrastes Mai-Juin 2021)
Voyage réels ou imaginaires
(La revue est téléchargeable en bas de page.)
Avec l’Horeca et la culture, le secteur touristique est sans conteste un des plus frappés par la pandémie mondiale. Avions cloués au sol, interdictions de sortir du pays, voire même de chez soi ont cloîtré les habitants de la terre pendant plus d’un an.
L’envie de prendre l’air après une longue hibernation nous taraude, et cela fait près de deux mois que la question des vacances s’invite à presque toutes les conversations et les émissions TV. Le soleil revient, les frontières rouvrent, le passeport Covid entre en application, le vaccin nous permet de voyager plus facilement. Vous avez sans doute envie d’oublier ce satané virus pendant quelques semaines… Ça tombe bien, nous aussi ! C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de consacrer ce numéro au tourisme, en regardant d’un peu plus près son impact économique, social, environnemental.
Les plus aguerris et les plus assoiffés de dépaysement n’ont pas hésité à réserver un billet d’avion pour une destination plus lointaine. Les plus prudents partiront en voiture, en train ou en vélo en Belgique ou dans un pays voisin, et un tiers d’entre nous n’aura sans doute pas l’occasion de partir par manque de revenus.
En 2019, le secteur touristique avait pourtant le moral au beau fixe, il était en pleine croissance. Après le crash de mars 2020, c’est la dégringolade ; environ 1.300 milliards de perte de chiffre d’affaires pour le secteur rien qu’en 2020, plus de 100 millions d’emplois menacés ou perdus, un impact catastrophique pour les pays du Sud dont nombre d’entre eux vivent principalement du tourisme. Par contre, l’environnement a bénéficié de cette pause touristique, lui qui souffre habituellement beaucoup des activités humaines liées au tourisme, notamment à cause de la pollution des avions. Les dauphins ont repris place dans les canaux de Venise, signe visible de la forte empreinte écologique du tourisme.
Un impact positif de la pandémie pourrait être le développement d’un tourisme alternatif loin des sentiers battus, moins destructeur de la planète, plus proche de la nature. Nous pouvons également goûter au plaisir simple des « voyages intérieurs », ceux que nous offrent la nature, la rencontre des autres ou encore les livres. A travers ceux-ci, le dernier article nous invite à découvrir d’autres pays réels ou imaginaires. « Nous voyageons pour une rencontre avec soi, avec les autres, avec la nature, pour élargir nos horizons mentaux et physiques. Et lorsque notre univers se réduit le plus souvent à son domicile ou à un écran, les livres et les images sont d’intéressants palliatifs au voyage. »
Monique Van Dieren