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Un front social, écolo­gique et démo­cra­tique pour réin­ven­ter l’ave­nir (Contrastes Juillet-Août 2020)

NON AU RETOUR À L’ANORMAL

(La revue est télé­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­char­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­geable en bas de page.)

Depuis le début de la crise sani­­­­­­­­­taire, les visions du « monde d’après » se multi­­­­­­­­­plient, des plus conser­­­­­­­­­va­­­­­­­­­trices aux plus progres­­­­­­­­­sistes, des plus pessi­­­­­­­­­mistes aux plus opti­­­­­­­­­mistes. Ce qui semble clair, c’est que rien n’est gagné et que les espoirs les plus fous du début de crise seront le résul­­­­­­­­­tat d’un rapport de force imposé par un large mouve­­­­­­­­­ment social. Aucune solu­­­­­­­­­tion n’est « neutre » en matière d’éga­­­­­­­­­lité et de justice, par exemple. Il est trop tôt pour dispo­­­­­­­­­ser d’une photo­­­­­­­­­gra­­­­­­­­­phie de l’en­­­­­­­­­semble des dégâts écono­­­­­­­­­miques et sociaux posés par la pandé­­­­­­­­­mie. Quelles sont les capa­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­tés de la gauche à « Faire front » pour propo­­­­­­­­­ser un nouveau modèle de société, pour inven­­­­­­­­­ter un avenir plus social et plus durable ?

Beau­­­­­­­­­coup de luttes sont anté­­­­­­­­­rieures à cette crise. Les reven­­­­­­­­­di­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­tions pour un accrois­­­­­­­­­se­­­­­­­­­ment des moyens humains et finan­­­­­­­­­ciers dans les soins de santé en sont un bon exemple. Diffé­­­­­­­­­rentes initia­­­­­­­­­tives ont vu le jour. La plus large coali­­­­­­­­­tion, à laquelle les EP adhèrent et qui rythme cette publi­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­tion s’ap­­­­­­­­­pelle « Faire Front ». Elle regroupe des acteurs sociaux issus de nombreux secteurs. Elle souhaite travailler dans la durée et deve­­­­­­­­­nir un lieu de conver­­­­­­­­­gence de luttes et un lieu de travail commun, d’in­­­­­­­­­ter­­­­­­­­­pel­­­­­­­­­la­­­­­­­­­tion mais aussi de soutien à des initia­­­­­­­­­tives portées par des frac­­­­­­­­­tions de cette coor­­­­­­­­­di­­­­­­­­­na­­­­­­­­­tion, voire d’autres acteurs. Un secteur asso­­­­­­­­­cia­­­­­­­­­tif fort et convergent est essen­­­­­­­­­tiel pour l’in­­­­­­­­­ter­­­­­­­­­pel­­­­­­­­­la­­­­­­­­­tion des poli­­­­­­­­­tiques. Cette conver­­­­­­­­­gence n’est jamais gagnée et auto­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­tique. D’autres initia­­­­­­­­­tives de conver­­­­­­­­­gences sont essouf­­­­­­­­­flées. Il faudra jouer avec la volonté d’unité et le respect des spéci­­­­­­­­­fi­­­­­­­­­ci­­­­­­­­­tés. « Faire Front » veillera à ce que les réponses données par les pouvoirs poli­­­­­­­­­tiques ne soient pas celles des vieilles recettes de façon à abor­­­­­­­­­der les enjeux actuels mais aussi à donner des réponses diffé­­­­­­­­­rentes. Lors de crises précé­­­­­­­­­dentes, souvent avec la compli­­­­­­­­­cité de partis de gauche, les gouver­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­ments ont mené des poli­­­­­­­­­tiques d’aus­­­­­­­­­té­­­­­­­­­rité au détri­­­­­­­­­ment des travailleurs et allo­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­taires sociaux frap­­­­­­­­­pant souvent dure­­­­­­­­­ment les femmes.

Mais le refus des vieilles recettes n’est pas suffi­­­­­­­­­sant. La gauche doit pouvoir mettre à l’agenda des mesures concrètes qui s’ins­­­­­­­­­crivent dans une rupture avec le passé en rencon­­­­­­­­­trant la néces­­­­­­­­­sité de la justice sociale et clima­­­­­­­­­tique. Il s’agit de renfor­­­­­­­­­cer les droits dans une série de matières. Outre la sécu­­­­­­­­­rité sociale, il faudra aussi travailler à la dimi­­­­­­­­­nu­­­­­­­­­tion des écarts de reve­­­­­­­­­nus, à l’ac­­­­­­­­­cès à la culture ou à un loge­­­­­­­­­ment de qualité, à la régu­­­­­­­­­la­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­tion des sans-papiers, à l’amé­­­­­­­­­lio­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tion de la démo­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­tie et à de nombreux autres chan­­­­­­­­­tiers indis­­­­­­­­­pen­­­­­­­­­sables.

Mais tout cela néces­­­­­­­­­site la construc­­­­­­­­­tion de stra­­­­­­­­­té­­­­­­­­­gies communes alors que la gauche ne repré­­­­­­­­­sente que 42% des élus au fédé­­­­­­­­­ral et que le patro­­­­­­­­­nat et ses alliés ont un autre agenda qui est à l’op­­­­­­­­­posé de celui de la gauche. L’unité des progres­­­­­­­­­sistes deman­­­­­­­­­dera, au-delà de la formu­­­­­­­­­la­­­­­­­­­tion de propo­­­­­­­­­si­­­­­­­­­tions nova­­­­­­­­­trices et soli­­­­­­­­­daires, d’ins­­­­­­­­­tau­­­­­­­­­rer un rapport de force indis­­­­­­­­­pen­­­­­­­­­sable pour avan­­­­­­­­­cer vers un « autre demain ».

Paul Blanjean

FAIRE FRONT

AVIS AUX LECTEURS
Après deux numé­­­­­­­­­ros de Contrastes édités au cœur de la crise sani­­­­­­­­­taire, nous avons choisi de pour­­­­­­­­­suivre la réflexion sur l’après Covid au départ d’une analyse large­­­­­­­­­ment parta­­­­­­­­­gée par le monde progres­­­­­­­­­siste belge fran­­­­­­­­­co­­­­­­­­­phone. Cette analyse est le fruit d’une réflexion collec­­­­­­­­­tive de 500 person­­­­­­­­­na­­­­­­­­­li­­­­­­­­­tés et asso­­­­­­­­­cia­­­­­­­­­tions qui ont signé début avril une carte blanche inti­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­lée Gérer l’ur­­­­­­­­­gence puis réin­­­­­­­­­ven­­­­­­­­­ter l’ave­­­­­­­­­nir.
https://plus.lesoir.be/291488/article/2020–04–01/gerer-lurgence-puis-rein­­­­­­­­­ven­­­­­­­­­ter-lave­­­­­­­­­nir 

Mais ces asso­­­­­­­­­cia­­­­­­­­­tions ne comp­­­­­­­­­taient pas en rester à une simple décla­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tion dans la presse. Des syndi­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­listes, des membres d’as­­­­­­­­­so­­­­­­­­­cia­­­­­­­­­tions, de collec­­­­­­­­­tifs, des citoyens enga­­­­­­­­­gés, ont décidé d’ap­­­­­­­­­pro­­­­­­­­­fon­­­­­­­­­dir la réflexion collec­­­­­­­­­tive en rédi­­­­­­­­­geant un « cahier des charges » et de lancer un front de luttes. Parmi elles, les Equipes Popu­­­­­­­­­laires parti­­­­­­­­­cipent à cette démarche unitaire qui vise à créer une force capable de concré­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­ser des conquêtes sociales et une rupture écolo­­­­­­­­­gique.

En tant que parte­­­­­­­­­naires du Front, il nous a semblé impor­­­­­­­­­tant de parta­­­­­­­­­ger cette décla­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tion fonda­­­­­­­­­trice le plus large­­­­­­­­­ment possible et de mettre en débat quelques enjeux impor­­­­­­­­­tants pour le monde d’après Covid: pourquoi le modèle agri­­­­­­­­­cole actuel est-il inte­­­­­­­­­nable ? Comment réveiller la démo­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­tie endor­­­­­­­­­mie ? La sécu­­­­­­­­­rité sociale est néces­­­­­­­­­saire, mais est-elle suffi­­­­­­­­­sante ? Comment faire mouve­­­­­­­­­ment social dans la durée ?

30 ques­­­­­­­­­tions (et plus) sont abor­­­­­­­­­dées dans ce dossier en marge de la décla­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­tion du Front. Ces ques­­­­­­­­­tions ne sont qu’ef­­­­­­­­­fleu­­­­­­­­­rées et leur choix est arbi­­­­­­­­­traire ; bien d’autres peuvent être déve­­­­­­­­­lop­­­­­­­­­pées. A vous de pour­­­­­­­­­suivre l’exer­­­­­­­­­cice, seul.e ou en grou­­­­­­­­­pe… lorsque les condi­­­­­­­­­tions sani­­­­­­­­­taires nous permet­­­­­­­­­tront enfin de nous réunir pour penser l’après Covid ensemble, et faire front dans les combats qui s’an­­­­­­­­­noncent dès la rentrée sociale.

Prix au n° : 4€­­­­­­­­­­ + frais d’en­­­­­­­­­­­­­­­­­voi

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