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[Carte blanche] Pour une autre poli­tique du loge­ment

Pour une autre poli­tique du loge­ment

Se loger à prix décent s’ap­pa­rente à un parcours du combat­tant pour les familles dont le budget est de plus en plus serré. Le poli­tique doit inter­ve­nir pour régu­ler le marché.

 

Par le Housing Action Day*


Habiter dans un loge­ment décent est une base néces­saire et fonda­men­tale pour se construire une vie stable. Pour­tant aujourd’­hui, en Belgique, nous sommes de plus en plus nombreux·ses à faire face à des loyers exces­sifs et des charges exor­bi­tantes, des loge­ments insa­lubres, des pratiques illé­gales et discri­mi­nantes de la part des proprié­taires, une justice de paix inac­ces­sible, une admi­nis­tra­tion parfois incom­pré­hen­sible. Bref, nous avons de plus en plus de diffi­cul­tés à trou­ver un loge­ment et avoir la sécu­rité de pouvoir y rester !

Le droit au loge­ment est un droit fonda­men­tal qui est bafoué pour de trop nombreuses personnes depuis bien trop long­temps. En Belgique et ailleurs en Europe, nous sommes confron­té·es aux mêmes dyna­miques, qui toutes nous appau­vrissent, excluent et discri­minent celles et ceux qui n’ont pas assez d’argent, qui n’ont pas le bon genre, pas la bonne couleur de peau ou les bons papiers. Nos villes et nos espaces de vie sont vendus, trans­for­més en actions bour­sières.

La dispa­ri­tion progres­sive des quar­tiers popu­laires

Partout, les loyers augmentent, les prix de vente des appar­te­ments et des maisons explosent et nos salaires stag­nent. Nous payons donc une part de plus en plus impor­tante de nos reve­nus pour nous loger. Le nombre de loge­ments sociaux, lui, augmente à peine, voire dimi­nue dans certains endroits. En même temps, nous sommes des milliers à nous être endet­té·e·s auprès d’une banque pour deve­nir proprié­taires alors que nous n’en avons pas vrai­ment les moyens, parce que tout nous pousse vers la propriété privée. Face à cette situa­tion, certain·es trouvent le squat ou n’ont d’autre choix que de vivre en rue comme solu­tion. Mais le squat a été rendu illé­gal, alors qu’il s’agit juste d’oc­cu­per des bâti­ments que des proprié­taires laissent vides ! Dans nos villes sont construits des appar­te­ments trop chers, qui font augmen­ter le prix de tous les loge­ments. On « revi­ta­lise » les quar­tiers popu­laires, on en fait des espaces rentables : les anciens cafés sont fermés, rempla­cés par des lieux plus chics, plus bran­chés. Dans nos villes et nos campagnes, les rares terrains publics sont vendus à des promo­teurs privés. Cette situa­tion violente et injuste n’est pas tolé­rable.

Des exigences multiples

C’est pourquoi nous récla­mons :

1. Une baisse immé­diate et un enca­dre­ment des loyers. Le loge­ment n’est pas une marchan­dise.

2. La fin des expul­sions et un loge­ment pour toutes les personnes sans-abri. Des loge­ments dignes, salubres, abor­dables et adap­tés aux besoins des familles et des indi­vi­dus.

3. La fin des loge­ments vides ! Nous voulons que les sanc­tions contre les proprié­taires qui laissent leurs loge­ments vides en atten­dant que la valeur de leur bien augmente soient réel­le­ment appliquées. La fin de la crimi­na­li­sa­tion des occu­pa­tions et du squat ! Nous deman­dons l’abro­ga­tion de la loi anti-squat tout en réfu­tant l’idée que squat­ter consti­tue une solu­tion struc­tu­relle. L’im­mo­bi­lisme poli­tique doit cesser.

4. Une véri­table gestion collec­tive de nos loge­ments et de nos lieux de vie, la recon­nais­sance de droits collec­tifs pour les loca­taires. Nous refu­sons que nos lieux de vie ne soient que le produit d’in­té­rêts privés et de grands inves­tis­seurs.

5. La produc­tion massive de loge­ments sociaux et la réno­va­tion du parc social vétuste. Nous voulons plus de terrains et de bâti­ments publics. Nous appe­lons au déve­lop­pe­ment de coopé­ra­tives de loca­taires, et à la gestion collec­tive de nos immeubles. Le loge­ment est trop impor­tant pour être laissé aux mains du marché.

6. Un déve­lop­pe­ment urbain et rural soli­daire et écolo­gique ! Un envi­ron­ne­ment de qualité, une isola­tion des bâti­ments, une garan­tie d’ac­cès à l’eau et à l’éner­gie pour toutes et tous.

7. La régu­la­ri­sa­tion des personnes sans papiers.

Imagi­ner une autre poli­tique

Il est plus que temps de sortir le mal-loge­ment de la sphère privée : si nous n’ar­ri­vons pas à joindre les deux bouts, à trou­ver un loge­ment digne et confor­table pour notre famille, ce n’est pas à nous d’avoir honte. C’est au gouver­ne­ment, aux respon­sables poli­tiques et aux spécu­la­teurs d’avoir honte car ce sont eux qui produisent cette situa­tion. Le mal et le non loge­ment sont la consé­quence de choix poli­tiques, il est donc possible de chan­ger le cours des choses, d’ima­gi­ner une autre poli­tique du loge­ment, qui fasse passer les gens avant le profit.

Le Housing Action Day rassemble une soixan­taine d’as­so­cia­tions dans tout le pays : Action Loge­ment Bruxelles, Actrices et Acteurs des Temps Présents (AADTP), Angela.D, ARAU – Atelier de Recherche et d’Ac­tion Urbaines, ArtiCulE, ATD Quart Monde en Belgique, Atelier des droits sociaux, BRAL, Brus­sels Plat­form Armoede (BPA), Bruxelles Laïque, Bulle Wasse­rette Mobile, Buurt­win­kel vzw, Cap Migrants asbl, CADTM : Comité pour l’abo­li­tion des dettes illé­gi­times, Climaxi vzw, Centre de Réno­va­tion urbaine (CRU-CSV), Collec­tif Loge­ment – Maison de la Soli­da­rité, Collec­tif ÅTTA, Collec­tif Droit Au Loge­ment Tour­nai, Comité pour l’abo­li­tion des dettes illé­gi­times (CADTM), Comité de Défense de Saint-Gilles (CODES), Comité de la Sama­ri­taine), Communa, Convi­vences, Diogènes, DoucheFLUX, Droit à un Toit, DUNE asbl, Entre-Murs Entre-Mondes, Equipes Popu­laires Bruxelles, Fédé­ra­tion Bruxel­loise Unie pour le Loge­ment – Brus­selse Fede­ra­tie van Unie voor de Huis­ves­ting (FéBUL-BFUH), FGTB-ABVV Bruxelles-Brus­sel, Front Rendre Visible l’In­vi­sible, Habi­tat et Parti­ci­pa­tion, Habi­tat et Réno­va­tion, Hart Boven Hard Brus­sel, Hôtel Flam­beau, Fédé­ra­tion des maisons d’ac­cueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA), Fédé­ra­tion des Services Sociaux (FdSS) – Fédé­ra­tion van de Bicom­mu­nau­taire Maat­schap­pe­lijke Diens­ten (FBMD), Infir­miers de rue, Inter-Envi­ron­ne­ment Bruxelles (IEB), Jobdi­gnity, L’Ilot, La Fonde­rie – Musée bruxel­lois des indus­tries et du travail, La Maison du livre, La Rue, La Véne­rie – Centre cultu­rel de Water­mael-Boits­fort, Le Forum Bruxelles contre les inéga­li­tés, Ligue des Droits Humains, Maison de Quar­tier Bonne­vie – Buur­thuis Bonne­vie, Maison Médi­cale du Vieux Molen­beek, Migrant Libre, Mouve­ment Ouvrier Chré­tien (MOC), Netwerk Tegen Armoede, Peri­fe­ria, Pigmentvzw, Rassem­ble­ment Bruxel­lois pour le Droit à l’Ha­bi­tat – Brus­selse Bond voor het Recht op Wonen (RBDH-BBRoW), Rassem­ble­ment Wallon.

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